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Elisapie au MTelus

Soirée de retrouvailles magique!

Elisapie
Crédit photo: FB Elisapie

Il faisait un temps vraiment maussade à l’extérieur mais dès que l’on accédait au MTelus, il y avait une joie de se retrouver dans l’air. Je suis arrivée tôt mais mes compagnes de concert, elles, à l’instar d’une bonne partie de la foule présente ont dû faire une longue file qui faisait littéralement le tour du bloc. Rapidement le parterre est bondé. Tout le monde attend avec impatience Elisapie. Les fans de la chanteuse inuk sont venus en grand nombre de partout au Québec incluant de sa région natale pour cette soirée qui s’annonçait magique.

Alors que la foule trépignait d’impatience, débute une projection et cela adoucit la foule, temporairement. C’est alors qu’apparait un boombox bien au centre de la scène, la voix douce et rassurante d’Elisapie en émane. Elle annonce dans sa langue maternelle, la célèbre chanson I Have A Dream du groupe ABBA. C’est sur cet hymne au rêve qu’apparaisse tour à les musiciens, suivi de la majestueuse chanteuse avec sa veste de franges, rappelant les plumes d’un oiseau.
Elisapie couverture
Crédit photo: Elisapie

Le spectacle prend alors son envol avec la tendre reprise de Heart of Glass, Uummati Attanarsimat, de son album Inuktitut, sorti en septembre 2023. Originalement plus pop rock dansante, cette reprise  plus folk de la chanson adoucit l’âme.  Elle poursuit avec Taimangalimaaq (Time After Time), dans une version quasi identique de la chanson de Cindy Lauper. Elisapie nous envoûte avec sa voix et ses anedotes son enfance à Salluit, au Nunavik. Le public est littéralement sous le charme. La projection vidéo ajoute beaucoup àa l’atmosphère. C’est notamment le cas avec un clan d’orignaux gambadant dans les champs quiu est projetée pendant qu’elle nous livre sa chansons Call of the Moose, de son album The Ballad of the Runaway Girl.

Elle enchaîne rapidement avec Sinnatuumait, reprise de la chanson Dreams de Fleetwood Mac afin de rendre hommage à son frère, décédé dans un incendie lorsqu’elle avait 3 ans. Les chansons de son album Inuktitut, sont des reprises de chansons  porteuses d’histoire et nous amenant davantage dans le domaine de l’intime. Elle évoque souvent sa famille (ceux partis trop tôt mais aussi ceux encore là). Elle évoque justement la mémoire de son cousin et entonne la chanson de Queen, Qimatsilunga (I Want to Break Free).

Elisapie sur la scène
Crédit photo: FB Elisapie

Elle (une grande fan de Cohen) a repris la ballade Taimaa Qimatsniungimat » (Hey, That’s No Way to Say Goodbye) de Leonard Cohen, car son agent lui a dit qu’une de ses plus grands regrets a été ne pas chanter dans le Nord.  Elle dit que c’est sa façon de le faire voyager dans le nord. Patrick Watson la rejoint pour un moment vraiment inoubliable de la soirée. Ses invité.es ont tous ajouté à la magie de cette soirée. Son oncle, en haute de la liste, le musicien George Irsutuq Kayakuk, auteur de la chanson The Ballad of the Runaway Girl, chanson éponyme de son troisième album sorti en 2018. Le danseur Simik Komaksiutiksak, avait une telle amplitude et présence marquante, et il y avait également sa grande complice, la chanteuse Dominique Fils-Aimé, notamment pour Wolves Don’t Live by the Rules.

Le public n’aurait pas voulu que cette soirée se termine. Elisapie revient pour rendre hommage au groupe qui l’accompagne : Jean-Sébastien Williams (guitare), Jérémie Essiambre (batterie) et Jason Sharp (saxophone basse). Au chant de gorge et au qilaut (un tambour), Silvia Cloutier (une belle complicité entre les deux) et son fidèle bras droit, Joe Grass, qui collabore avec elle depuis ses débuts. Pour Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here), elle invite tous les invités de la soirée à la rejoindre sur scène pour une interprétation intime, quasi-acapella afin d’offrir un moment unique qui m’a donné la chairer de poule. La soirée se termine ensuite sur une note festive, où tout le public bigaré rentre à la maison flottant sur un nuage.