Le King continue de briller
©Éric Yainiri / MatTV
Par: Anny Lemire
À Tuppelo au Mississipi, le 8 janvier 1935, est né celui qui sera considéré comme le roi du Rock N’ Roll. Il débute sa carrière en 1953 et renverse totalement le monde de la musique. Celui que l’on surnomme le King décède le 16 août 1977 à l’âge de 42 ans. À Montréal, le 16 juin 2016, presque quatre décennies plus tard, Steve Michaels et toute sa troupe débarquent en ville pour faire revivre le King lors de la première Montréalaise du spectacle Return to Grace. Une mission, ma foi, assez réussie !
À la salle Wilfrid-Pelletier, c’est bondé. L’auditoire fébrile attend le début de la représentation avec impatience. Certains sont mordus d’Elvis, alors que d’autres ne le connaissent tout simplement pas (oui, oui ça se peut !). L’excitation laisse place à l’intrigue alors que les lumières s’éteignent et que le spectacle s’ouvre sur un narrateur (Robert Stoeckle) qui nous présente certains faits : Qui est Elvis ? Comment sa carrière a-t’elle débuté ? Quel impact a-t’il eu sur le monde ? Le narrateur agit également à titre de repère chronologique pour les spectateurs, puisqu’il sera présent à quelques reprises pendant le spectacle. Son rôle est important puisqu’il permet de faire une transitions entre les différentes périodes de la vie du chanteur. Lorsque le narrateur retourne en coulisse, Steve Michaels, personnifiant Elvis, arrive sur scène en compagnie d’un contrebassiste et d’un guitariste. Les décors minimalistes représentent bien le début de carrière d’Elvis et marquent le coup d’envoi pour une représentation des plus spectaculaires.
Steve Michaels a le profil parfait pour s’approprier ce personnage. Ayant été exposé très jeune à cette musique accrocheuse, il s’est vite perfectionné en la matière. « Ma mère est une grande fan d’Elvis, j’ai donc toujours été en contact avec sa musique. En ce qui a trait à la personnification, elle s’est faite de manière naturelle. Quand on est beaucoup exposé à quelqu’un, on se met à l’imiter en quelque sorte et avec le temps on devient encore meilleur. » se confit-il. Par la suite, il a rencontré les amis et l’entourage d’Elvis et il a vraiment perfectionné les mimiques et les mouvements de cette icône de la musique. Malgré le nombre accru d’artistes de ce genre, Steve essaie de rester le plus fidèle possible à l’homme d’origine. Il peut donc lui arriver de visionner certains spectacles hommage à Elvis, sans toutefois s’en inspirer, privilégiant plutôt les informations et faits qu’il a récoltés lors de ses rencontres.
« Je crois qu’Elvis est toujours d’actualité et que les gens continuent de s’en intéresser parce qu’il est décédé très jeune. Il avait énormément de talent et dégageait beaucoup d’assurance. Il a beaucoup apporté dans le domaine culturel. » me confit l’interprète du King. En ce qui concerne le spectacle, le chanteur affirme que sa popularité vient du fait que la production ait décidé de se concentrer sur l’univers musical et non sur l’homme en tant que tel. Souvent, dans les spectacles du genre, l’accent est mis sur le personnage, mais le créateur et producteur Robert Asselstine voulait vraiment miser sur l’émotion des chansons, sur les paroles.
Cela ne l’a pas empêché de créer un spectacle flamboyant avec un orchestre comprenant violons, pianos, guitares, contrebasses et trompettes, un total de trente chanteurs et de danseurs exceptionnels, des jeux de lumières à en couper le souffle. Ces éléments viennent s’intégrer progressivement dans le spectacle, de manière à ce que l’on ne se sente pas agressé. Il est certain que par moment, il y a tellement d’action qu’on ne sait plus où donner de la tête, mais le tout forme quand même une symbiose des plus excitantes. De That’s All Right à My Way (une finale purement déchirante) en passant par Hound Dog, Blue Suede Shoes, All Shook Up, et Viva Las Vegas, sans oublier pour autant Jailhouse Rock, Burning Love, Suspicious Mind et Love me tender, etc. Le répertoire est complet et bien adapté aux plus grands adeptes d’Elvis formant ainsi un solide voyage de deux heures à travers les années 1950 à 1973.
Le jeu de lumière, la justesse des mouvements du groupe de danseurs, les cœurs, la voix puissante du chanteur, ses mouvements, ses interactions avec la foule, tous les détails sont présents pour une soirée des plus mémorables. Quand la musique vous transperce l’âme, que Steve Micheals atteint des notes sans bon sang, que tous les cœurs se mettent de la partie, une explosion se produit et il faut être sur place pour la vivre.
Je vous mets au défi de quitter le théâtre sans un sourire au visage. Vous en serez tout simplement incapable. Return to grace sera présenté à la salle Wilfrid-Pelletier à la Place des arts jusqu’au 19 juin 2016. Pour des informations supplémentaires ou pour réserver vos places, visitez Evenko.ca
Crédit photo: ©Éric Yainiri/MatTV
Texte révisé par : Louise Bonneau