Madame Pylinska et le secret de Chopin : entre théâtre, récit et piano
Par : Annie Dubé
Je l’avoue, j’y suis allée par curiosité face à ce géant des succès littéraires. Éric-Emmanuel Schmitt était de retour sur les planches du Québec cette semaine après cinq ans d’absence. Un événement insolite sur le calendrier culturel, que je ne regrette point d’avoir vécu! Émouvant, ce spectacle. Entre monologue, récit, pièce de théâtre et concert de piano, les spectateurs du Théâtre Maisonneuve en ont eu pour leur argent en assistant à Madame Pylinska et le secret de Chopin, et pourtant, ce n’était pas donné!
Oui, c’est par curiosité que je me suis rendue, et c’est touchée que je suis ressortie. Avec un décor qui rappelle une ambiance feutrée de vieille Europe (qui ravirait les antiquaires!), un certain charme bourgeois d’un autre siècle nous meuble d’un état bohème au fil des deux heures de la représentation. Comment cet écrivain trouve-t-il le temps d’écrire ses briques appréciées par des millions de lecteurs à travers le monde et d’ainsi apprendre son texte, dont il est à la fois l’auteur et l’interprète?
La nature de la musique
Pour résumer, Schmitt nous raconte l’histoire de sa rencontre avec la musique de Chopin autour du piano familial, alors qu’enfant, il entendit sa tante jouer un air qui le marqua à tout jamais. Alors qu’il devint étudiant à Paris, il fit la rencontre d’une certaine Madame Pylinska, poussiéreuse diva austère dans son genre, professeure de piano dévouée – cœur et âme – à cet ultime compositeur : Chopin.
À première vue difficile, stricte et excentrique dans sa solitude, entourée de ses chats et des courageux élèves qui daignent venir lui demander des leçons, cette femme changera pour toujours la vie de ce jeune homme qu’il était, et apprendra, au final, la vie à travers ses leçons et mélodies.
À noter que Schmitt n’est pas le seul occupant de la scène, même s’il joue tous les rôles qui défilent dans son récit de jeunesse. Et c’est là que la magie opère de manière totalement enveloppante, grâce à la présence du pianiste de renommée internationale Nicolas Stavy, qui y interprètera certains des plus beaux morceaux de Chopin. Moments de grâce.
Inclassable, ce spectacle ne réinvente rien si ce n’est que l’art de se raconter de manière mélodieuse et imaginative, et pourtant, dans cet héritage riche d’un passé mémorable, avec des codes qui pourraient paraître vieillots, on découvre l’intemporel et on se réconforte dans ces lieux, à la fois si réels et imaginaires.
Sans trop se prendre au sérieux, malgré le coffre de ce projet, Schmitt amuse, émerveille, nourrit et allume la flamme du vivant, grâce à la sagesse délicate et forte (mais jamais trop) d’un être ayant vécu. Peut-être est-ce sa façon à lui de jouer Chopin, par les mots, les gestes. Ni trop, ni pas assez.
Ce spectacle sera de retour au Québec lors d’une tournée à l’automne 2024. Vous risquez d’en ressortir avec de la brume dans les yeux et un sourire éloquent. J’ai été surprise, et ravie. Que de beauté et de simplicité narrative! Que de leçons de vie!
Charmant spectacle.
Les dates de sa tournée québécoise, d’autres dates risquent de s’ajouter :
Saint-Jérôme, Théâtre Gilles-Vigneault, 15 novembre 2024 – Mise en vente le 18 octobre
Terrebonne, Théâtre du Vieux-Terrebonne, 16 novembre 2024 – Mise en vente le 11 octobre LaSalle, Théâtre Desjardins, 17 novembre 24 – Billets en vente au www.theatredesjardins.com
Sainte-Agathe-des-Monts, Le Patriote, 21 novembre – Mise en vente le 12 octobre Laval, Salle André-Mathieu, 22 novembre 2024 – Billets en vente au www.co-motion.ca
Joliette, Centre culturel Desjardins, 23 novembre 2024 – Mise en vente le 21 octobre
Longueuil, Théâtre de la Ville, 28 novembre 2024 – Mise en vente prochainement
Sainte-Geneviève, Salle Pauline-Julien, 29 novembre – Mise en vente prochainement
Salaberry-de-Valleyfield, Salle Albert-Dumouchel, 30 novembre 2024 – Mise en vente le 11 novembre
Gatineau, Salle Odyssée, 1er décembre 2024 – Mise en vente prochainement
Saint-Eustache, Le Zénith, 6 décembre 2024 – Mise en vente le 10 octobre
Saint-Hyacinthe, Centre des arts Juliette-Lassonde, 7 décembre – En vente
Crédit de couverture : Fabienne Rappeneau
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