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FIJM – Laufey

Phénomènes

Laufey + Guitare
Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin & Maurin

Par: Jean-Claude Sabourin

J’ai découvert la chanteuse américaine d’origine islando-chinoise le 29 juin à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts, dans le cadre du FIJM. J’avais noté 19h30 comme heure du début du spectacle. Pourtant, la représentation avait été reportée à 20h30. Je suis donc arrivé là-bas beaucoup trop tôt. Ça partait mal me direz-vous. Pas du tout.

J’ai pu prendre le temps d’assister à un premier phénomène, la présence massive de jeunes gens de la communauté asiatique. Ce n’est pas la clientèle habituelle d’un show de jazz. Quelque chose se passait. Puis, à mesure que le temps avançait, une seconde tendance se déployait devant mes yeux : une foule de jeunes filles vêtues comme pour aller à leur « première communion » parcouraient le hall de la salle.

Un rapide coup d’œil sur le net permet de constater que ces jeunes femmes s’habillent comme leur idole, Laufey. Je participais à une espèce de Comiccon musicale, peuplé de groupies de la chanteuse. Étrangement, je me suis senti totalement extérieur à l’événement. Une sensation semblable à ce que j’avais ressenti lors d’un « flash mob » auquel j’avais assisté à la Place de la Bastille à Paris. Spectateur d’un phénomène sans consistance, mais bien réel.

Le spectacle a débuté avec une première partie, comme chez les « rock stars », via la prestation de la talentueuse chanteuse Grace Enger qui nous a offert un pop-folk plus qu’honnête quoiqu’un peu tristounet. La réception des groupies fut polie, sans plus. On attendait l’étoile dans le firmament.

L’éveil de l’étoile

Laufey Montréal
Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin & Maurin

Laufey nous a donc fait patienté jusqu’à 21h45 avant d’amorcer son numéro. Son apparition a évidemment été accueillie par de nombreux cris stridents de la foule. Difficile pour de vieux tympans. La chanteuse, elle, était accompagnée d’un batteur, d’un multi-instrumentiste (guitare), d’un claviériste et d’un quatuor à corde.

Les talents vocaux de la jeune chanteuse, ainsi que sa capacité à jouer de la guitare, du violoncelle et du piano constituaient le troisième phénomène de ma soirée. Sans compter les effets d’éclairage élaborés dont les spectacles de jazz ne sont pas friands ordinairement.

Visiblement, les spectateurs présents étaient pendus aux lèvres de leur idole et ne se gênaient pas pour exprimer leur satisfaction, chantant à l’unisson lors des pièces les plus connues de l’autrice. Je crois qu’elle aurait pu entamer « en r’venant de Rigaud » qu’elle aurait quand même soulevé l’assistance.

Quant à moi, je ne suis pas aussi bon joueur. J’ai eu plus de mal à apprécier. Je n’arrivais pas à classer les orchestrations, bien que je reconnaissais la qualité des musiciens. Ça manquait d’énergie. Tout ça m’apparaissait un peu mièvre. Il faut dire que la troupe avait donné une représentation en après-midi dans la Maison symphonique. Ils manquaient peut-être un peu de carburant.

Laufey a quand même terminé son tour de chant avec un vieux « standard » bien senti qui mettait en valeur sa voix extraordinaire. On lui a d’ailleurs remis le pris FIJM-Ella Fitzgerald pendant le spectacle. Ce moment a d’ailleurs provoqué une joie extrême et aiguë chez ses fans; C’est surtout cet aspect que je retiens de ma soirée : une adulation sans ménagement pour une chanteuse aux multiples talents.

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