Une première remarquée au Théâtre Outremont
©Claudia Grégoire/MatTv.ca
Par : Marie-Claude Lessard
Le 12 septembre dernier, le Théâtre Outremont foisonnait de célébrités et de passants curieux à l’occasion de la première montréalaise du sixième film de Xavier Dolan, Juste la fin du monde.
Récipiendaire du prestigieux Grand Prix à Cannes, le film, qui prendra l’affiche à compter du 21 septembre, réunit 5 grandes pointures du cinéma français dont trois présentes à la soirée : Nathalie Baye, Gaspard Ulliel et la rayonnante future maman Léa Seydoux. Dès qu’elles ont sorti le pied de la limousine, une armée de photographes les ont assaillies en grand coup de clics retentissants que la lourde musique épique a presque su enterrer. Généreuses, resplendissantes et visiblement fières du film, les têtes d’affiche ont répondu avec ouverture et bonheur aux mille et une questions diverses des journalistes.
Bien qu’excessivement en demande, Xavier Dolan, élégant et distingué comme toujours, a accordé du temps à tous les médias désireux de contribuer à la promotion de son talent. Il a partagé, avec la rafraîchissante verve franche et sophistiquée qu’on lui connaît, sa vision du cinéma qui ne fait qu’évoluer brillament au fil des années. Malgré une deuxième place au Festival de Cannes, l’adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce a essuyé des critiques plutôt négatives, spécialement de la part de la presse américaine qui a déploré l’égocentrisme et le flamboyant sens du drame des personnages. Heureusement, le cinéaste peut mettre cette expérience amère derrière lui puisque le film fait présentement belle figure à l’étranger. Justement, Dolan n’a pas caché son soulagement face aux réceptions favorables envers Juste la fin du monde à l’échelle internationale lorsqu’il a été interrogé sur le passage remarqué au Festival international du film de Toronto qui a eu lieu dimanche dernier. Trois sessions consécutives de Q&A après la projection est, effectivement, ce qu’on peut appeler un triomphe!
Durant un après-midi, dans une modeste demeure située quelque part en Europe, le long-métrage relate le déjeuner de retrouvailles entre Louis (Gaspard Ulliel) et les membres de sa famille après douze ans d’absence. Tiraillés entre l’excitation et les ressentiments accumulés, la mère excentrique (Nathalie Baye), la jeune sœur rebelle (Léa Seydoux), le frère enragé (Vincent Cassel) et la belle-sœur timide (Marion Cotillard) multiplient les maladresses et les échanges hystériques tout en ignorant que l’enfant prodige est venu leur annoncer sa mort imminente. Jouissant d’une direction photo enivrante, de prestations inspirées et inspirantes et d’une trame sonore éclectique agréablement déconcertante, le film démontre que notre réalisateur chouchou préfère innover et repousser les limites de son art plutôt qu’emprunter le chemin ennuyeux de la facilité. Une critique complète sera en ligne la semaine prochaine.
Fidèle à ses habitudes, Xavier Dolan ne chôme pas puisqu’il est en train de finaliser la production de sa septième aventure cinématographique, The death and life of John F.Donovan, drame contestataire américain tourné au Québec mettant en vedette Kit Harington, Jessica Chastain, Kathy Bates, Natalie Portman et Susan Sarandon. Sans l’ombre d’un doute, cette œuvre suscitera autant d’engouement que Juste la fin du monde!
Crédit photo Claudia Grégoire/MatTv.ca
Texte révisé par : Cloé Lavoie