Un show émouvant, audacieux et maitrisé
Par : Martin Postel-Vinay
Kid Koala revient au Festival de Jazz de Montréal avec son spectacle The Storyville Mosquito. Un show époustouflant avec pas moins de quatorze artistes sur scène ; entre musiciens, caméramans, et marionnettistes.
Ils nous racontent l’histoire touchante d’un moustique qui quitte la campagne pour rejoindre « Happytown, le centre incontesté des stars de la musique » afin d’y vivre son rêve : intégrer un orchestre en tant que clarinettiste.
On entre dans l’histoire grâce à une dizaine de maquettes nous plongeant dans un univers urbain des années 70, et huit caméras installées partout sur scène, autour desquelles les marionnettistes vont donner vie aux différents personnages loufoques qui composent l’histoire.
Le tout est projeté sur un écran pour devenir un film qui se réalise en direct sous nos yeux, de A à Z, des images à la bande son, et c’est une expérience incroyable! Kid Koala est derrière les platines, entouré d’une dizaine d’instruments qu’il utilisera un à un tout au long du spectacle.
Il est accompagné d’un trio de musiciens à cordes composé de deux violons et d’un violoncelle. Ils vont ensemble constituer le corps des mélodies, joueront les principaux thèmes et ambiances sonores du film, et n’hésiteront pas à jouer des fausses notes pour créer la tension, ou à utiliser leurs instruments pour faire des bruitages dignes des meilleurs cartoon.
Un producteur unique pour une expérience unique
On sent dès le début que Kid Koala s’amuse ; l’ancien producteur de hip-hop montréalais, devenu producteur de musique de film, réunit dans ce show tout ce qu’il a appris au cours de sa carrière musicale variée. À lui seul, il jouera de la clarinette, de la batterie, du synthétiseur, du xylophone, du omnichord, de la guitare électrique, en plus de scratcher au vinyle, le tout en s’accordant à l’image avec une précision déconcertante.
Chacun des musiciens et techniciens présents sur scène fournit une performance impressionnante, malgré la complexité évidente d’un tel show. Chacun d’eux donne un peu plus vie au spectacle, qui est en fait un mélange de cinéma, de spectacle de marionnettes, et de concert.
Un show très ambitieux, et on peut dire qu’ils ont été à la hauteur. On voyage entre émotion (on s’attache très vite au moustique) et envie irrépressible de bouger la tête tant les musiques sont bien composées et interprétées.
Kid Koala joue son spectacle 5 fois durant le Festival de Jazz de Montréal, alors n’hésitez surtout pas et prenez vos billets tant que ce n’est pas complet, c’est une expérience unique en son genre visible uniquement au Québec.
Pour ne rien rater du Festival de Jazz, retrouvez ici la programmation. Beaucoup de concerts sont gratuits, alors pas d’excuse!
