Dans les coulisses de la salle de presse
Par: Sara Bouhenni
Dimanche soir, ce sont pas moins de 10 trophés Félix qui ont été remis aux artistes québécois qui se sont démarqués par l’expression de leur art lors du 46e Gala de l’Adisq, présenté à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts à Montréal. Animé pour la première fois par le pétillant Pierre-Yves Roy-Desmarais, plusieurs vedettes chéries du public québécois ont livré des prestations pharamineuses tout au long de la cérémonie. La soirée était haute en couleur, mais surtout en reconnaissance!
De nombreuses nominations toutes aussi distinguées les unes que les autres ont mis en lumière l’accomplissement notoire et le travail acharné de plusieurs célébrités présentes. On retrouvait, notamment les catégories Artiste de l’année, Album de l’année, Chanson de l’année, et Spectacle de l’année, pour ne nommer que celles-ci. On ne pouvait qu’imaginer à quel point les spectateurs attendaient avec impatience de découvrir lesquelles seraient remportées par leurs artistes préférés.
Qujanaq (merci) !
Elisapie Isaac, née en 1977 au Nunavut, a été comblée de recevoir son prix par nul autre que Mme Alanis Obomsawin, artiste américano-canadienne du Québec de la nation abénakise et cinéaste prolifique cumulant des dizaines de films à son actif. Aucune autre personne n’aurait pu remettre ce prix avec autant de grâce et d’éminence que Mme Obomsawin.
D’ailleurs, la récipiendaire du Félix dans la catégorie Artiste autochtone de l’année a su faire honneur aux peuples des premières nations lors de son discours de remerciement, lequel était rempli de sens: « …être un artiste, c’est juste un titre, parce qu’on est tous des créateurs finalement. On n’a même pas de mot pour artiste dans ma langue. Alors, continuons à s’exprimer simplement…» Quelle belle humilité de cœur!
Quand l’attente porte ses fruits
L’artiste R&B, BARNEV, nominé pour l’album de l’année et récipiendaire du Félix Révélation de l’année, a de la broue dans le toupet puisqu’il est en spectacle jusqu’à l’été 2025. Il ne ferme pas la porte à un retour à Las Vegas, mais semble vouloir jauger sciemment toutes les opportunités qui s’offrent à lui avant de se prononcer. Quant à savoir pourquoi il avait attendu aussi longtemps avant d’enfin sortir son premier album, le chanteur notamment choriste dans l’équipe de Céline Dion a répondu avec le ton suave qu’on lui connait:
«…le timing était bien. J’étais chez nous, tout seul, enfermé dans mon studio. Un moment donné, l’album s’est formé. Je l’ai fait écouter à des gens et ils m’ont dit -ok, il y a quelque chose là, pis on le sort!» Comme quoi dans la vie, les choses prennent parfois du temps pour une bonne raison.
Une reconnaissance solaire
Charlotte Cardin, auteure-compositrice-interprète montréalaise, n’est plus un nom que l’on présente aujourd’hui. Toute la province est au fait de ses prouesses musicales et de ses succès outre-mer. Nominée à deux reprises pour les prix Juno, la jeune femme était tout sourire au milieu de la pluie de flash qui l’a assaillie après avoir remporté le Félix Artiste de l’année-Rayonnement international. La lauréate a mentionné qu’au cours de ses 10 ans de carrière, elle a appris beaucoup, à son rythme, mais qu’il lui restait humblement encore beaucoup à apprendre. Celle qui a libéré le pouvoir de sa plume à l’adolescence nous a fait part de la signification de ce prix :
« C’est un bel honneur. En plus, c’est la première fois que je gagne un prix pendant la diffusion du gala principal…» Parions que ce ne sera pas la dernière!
Le Félix de l’artiste masculin de l’année est remis à….
C’est sans grande surprise que le chanteur montréalais Daniel Bélanger a remporté ce prix lors du Gala de l’Adisq hier soir. L’auteur-compositeur-interprète sexagénaire qui a remporté un disque platine en 1 an suivant la sortie de son album Les insomniaques s’amusent en 1992 grâce au single Opium était tout serein lors de la série de questions qui lui ont été posées en salle de presse. – Que pensez-vous de l’état de la musique, des nouveaux talents au Québec?
« C’est bon, c’est bon, autant que c’est dur. Il y autant de nouveaux talents que de difficultés…La musique, c’est une pulsion. C’est pas raisonné. On peut le faire, puis ils vont trouver un moyen de le faire et d’en vivre. » Daniel demeure optimiste pour la nouvelle génération d’artistes et la musique québécoise malgré l’adversité.
Le spectacle
Dans la catégorie Spectacle de l’année, c’est le groupe Salebarbes qui s’est vu décerné le Félix pour cette édition 2024 du Gala. Le joyeux quintette a animé la salle de presse à lui seul pendant l’entrevue par sa joie de vivre et sa vivacité. D’ailleurs, en plus d’être des artistes accomplis sur la scène québécoise, ils sont visiblement aussi de formidables partenaires de vie qui ont pris grand soin de louer les mérites de leurs épouses/conjointes respectives, lesquelles les appuient et les soutiennent au quotidien, après avoir remercié leur public et leur équipe :
« C’est aussi nos blondes qui sont avec nous là-dedans. C’est une gestion énorme de partir sur la route…c’est un privilège pour nous d’avoir des darlings qui sont là-dedans avec nous…on est en admiration devant nos femmes.» Trop mignon!
Bref, la 46e édition du Gala de l’Adisq se résume en une superbe cérémonie de remise de prix pour lesquels les récipiendaires autant que les nominés bénéficient de tout le mérite qui leur revient. On est déjà impatient d’assister à la 47e édition l’an prochain!
Crédit photos : Auréa Gamboa / Mattv