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Le voyage de l’OSM en Amérique latine

Une aventure haute en contrastes

Paul Merkelo et Rafael Payare
Crédit photo : Gabriel Fournier

Par Lucia Cassagnet

Cette semaine, la Maison Symphonique a ouvert ses portes aux compositeurs latinoaméricains et toute la fanfare qu’ils amènent ! Le spectacle L’OSM aux couleurs de l’Amérique latine, présenté par la Fondation J. A. DeSève, a fait briller le Vénézuela, le Méxique et l’Argentine.

La soirée, qui commençait tôt, était animée par l’humoriste Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques. En général, l’atmosphère lors des concerts de l’Orchestre Symphonique de Montréal (OSM) est assez sérieuse et calme. Mais dans le cadre de ce concert de la série Concert 5 à 7, le ton jovial et enjoué de l’humoriste ont apporté une twist à la soirée qui a ravivé les énergies lors de ses explications sur l’histoire et le contexte des oeuvres qui ont été jouées.

Un trajet qui mène vers le sud

La soirée à débuté au Mexique, avec l’oeuvre de Gabriela Ortiz Altar de bronce (Autel de bronze). Cette femme originaire du Mexique est reconnue pour mélanger des éléments avant-garde avec le traditionnel et populaire de son pays. L’oeuvre en question présentée cette semaine est à 100 pour cent trompette; c’est-à-dire, elle pense à cet instrument composé de métal dans sa composition, son exécution et les harmonies qui en découlent. Paul Merkelo, trompette solo de l’OSM depuis 1995, a su relever le défi de naviguer à travers les notes de la pièce avec brio. C’était une belle première pièce qui arborait des tonalités très joyeuses et rythmées, qui définitivement nous ramenaient dans les pays chauds où le bonheur brille.

Avec un chef d’orchestre d’origine vénézuélienne, c’était un peu à prévoir qu’on serait gâtés avec une oeuvre de son pays natal dans un spectacle dédié à l’Amérique latine. Ainsi, on ajoute au programe une courte pièce, de huit minutes seulement, le Mediodia en el Llamo (Midi sur la plaine) par Antonio Estevez.

Bien qu’ayant vécu bien après l’ère de la musique classique, ce musicien a maintenu la tradition en revivant les sonorités les plus canoniques dans ses oeuvres. Cette courte oeuvre, qui bien qu’elle ne soit pas longue elle était tout aussi spectaculaire dans ce programme diversifié, a servi de pont entre la modernité de Gabriela Ortiz et la dernière oeuvre de Alberto Ginastera.

Rafael Payare avec le baryton Gustavo Castillo
Crédit photo : Gabriel Fournier

Crédit photo : Gabriel Fournier

Né en Argentine il y a plus de cent ans déjà, ce compositeur a vraiment mélangé plusieurs éléments de la culture argentine dans sa pièce Estancia, op. 8. En partant par les titres des mouvements de l’oeuvre par les sujets abordés, cette pièce est une ode au mode de vie argentin traditionnel. Le gaucho est le personnage principal de l’oeuvre et une créature historique du pays latinoaméricain. C’est un cowboy sud américain qui vit à travers les larges plaines de la Pampa, avec ses vaches et son maté.

Les mélodies de l’oeuvre, qui par moments étaient fortes et puissantes, remplies de fierté patrimoniale, se retrouvaient aussi des fois ensevelies sous la misère qu’amenait ce mode de vie. Accompagné du baryton Gustavo Castillo (Vénézuela), Rafael Payare a redonné vie à ces figures qui portent des ponchos dans l’espace de la Maison Symphonique. La voix mieleuse et assurée de Castillo s’agençait à merveille avec les instruments, le tout guidé sous la main savante du chef d’orchestre.

C’était une soirée avec des oeuvres parfois différentes du cursus habituel de l’OSM, mais qui a su allumer les flammes de l’audience comme à chaque prestation qu’offre l’orchestre.

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