Poésie transcendante pour un dimanche de canicule

Par : Marie-Christine Jeanty 

C’est par un dimanche caniculaire que Natasha Kanapé et son complice Simon Denizart ont livré une prestation à la fois inspirée et vivifiante. L’écrivaine, poète et artiste interdisciplinaire innu, Natasha Kanapé en a profité pour partager l’ébauche d’un nouveau spectacle de poésie et de musique toujours aussi mi-tendre, mi-tranchante. Sa poésie, sa pratique artistique en général reste un hommage à la force de son peuple et de son territoire, ici accompagné par les sons mélodieux  du piano de Simon Denizart. Elle nous a ancré dans le moment présent et dans le territoire comme seules savent le faire les artistes innus.

Le public a eu droit à : (les titres évolueront peut-être avec le temps comme ce sont des nouvelles compositions) Le temps, la lutte, Le petit garçon d’écorce, I pity the country, Longue route pour se remettre debout, Tshishikushkueu (innu) J’ai crié le nom de toutes les issues, Ils diront que c’est de la haine + interlude, Pameshkatau (innu), Notre révolution a été télévisée. L’artiste écrit de plus en plus dans sa langue, gagne confiance et retrouve une partie d’elle même dans ce voyage de retour vers sa terre natale tant physique que spirituel. I pity the country est une reprise  dans le style poétique de Natasha Kanapé de la chanson country de Willie Dunn (datant d’environ 50 ans) qui est considérée comme un chant de résistance et qui renvoie le miroir sur le colon, l’oppresseur.

Malgré la canicule, le public a répondu présent : plusieurs proches des artistes, des fans de l’artiste, ainsi que les passants qui étaient venus passer l’après midi au Jardin ont contribué à rendre spécial cet après midi. Il reste encore deux rendez-vous pour la série Les arts s’invitent au Jardin : Maritza (17 août) et Safia Nolin (24 août). Les prestations sont gratuites à l’achat d’un billet d’entrée au Jardin botanique.