Quand le public n’est pas de la partie
©Carolanne Lamontagne / MatTV.ca
Par : Anny Lemire
Juste pour rire tire à sa fin après quinze jours festifs remplis d’humoristes et de spectacles des plus divers. Des tonnes d’artistes ont déjà foulé les planches de ce festival annuel et le vendredi 29 juillet, cétait au tour de Martin Perizzolo. Celui-ci s’est produit en compagnie de ses quatre humoristes coups de cœur dans le cadre de ce spectacle extérieur, présenté sur la scène Loto-Québec, à la Place des Arts. Charles Deschamps, Rosalie Vaillancourt, Julien Lacroix et Simon Delisle se sont donc succédés, présentant à tour de rôle des numéros de stand-up d’une durée de dix à quinze minutes chacun.
Dès le début du spectacle, le public ne semble pas très réceptif à ce qui se déroule sur la scène. Celui-ci est très silencieux et n’est pas très participatif. Quand Martin Perizzolo demande au public de se pratiquer à accueillir les invités, il doit s’y prendre à plusieurs reprises, car personne ne répond. La passivité du public a énormément affecté le jeu des humoristes qui semblaient déstabilisés de ce manque de participation.
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Charles Deschamps a été le premier à vivre l’attitude du public. Les conditions n’étaient vraiment pas de son côté, puisqu’en plus du public, il a dû faire son numéro complet en même temps qu’un artiste musical se produisait tout près. Il était donc excessivement difficile de se concentrer sur son numéro et donc d’en apprécier l’humour.
Rosalie Vaillancourt était la suivante. Elle est arrivée sur scène avec sa candeur habituelle. Désireuse de nous partager son « cunniculum vitae », elle nous fait son numéro présenté à à la finale d’En route vers mon premier gala et partiellement tiré du spectacle présenté à Zoofest, Rosalie Vaillancourt : la comédie musicale (voir notre critique ici). Contrairement à ce dernier spectacle, elle semble nerveuse à Juste pour rire et rate quelques blagues, le public rit légèrement de ses meilleures blagues (incluant le morceau où elle raconte ce qu’elle ferait si elle était une danseuse nue, ou encore ses petits pêchés mignons), mais reste essentiellement muet pour le reste de son numéro. Elle réussit quand même à tirer quelques sourires avec la dernière partie de son numéro qui concerne son copain Pierre-Yves.
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Le numéro de Julien Lacroix était inégal. De superbes gags hilarants, mais d’autres très longs et irritants. Il présente un superbe monologue dédié à son ex où il se met les pieds dans les plats en ne nommant pas la bonne personne. Il continue de s’enfoncer avec la lettre et décide d’y aller d’une manière plus sincère. Il récite différentes paroles de chansons bien connues afin de s’excuser. Il propose de faire un numéro en anglais. Il nous avertit d’emblée qu’il n’est pas très bon en anglais et commence à s’exécuter. En bégayant atrocement, il baragouine une histoire dont on ne comprend strictement rien (cela fait partie du numéro). Cela aurait pu être divertissant, mais le gag dure vraiment trop longtemps. C’est le genre de sketch qui est drôle au départ, mais plus tu en mets, plus c’est agaçant. Au final, il a quand même une excellente présence sur scène et a beaucoup d’assurance.
C’est Simon Delisle qui clôt ce spectacle. Il nous parle un peu de gym, mais fait rapidement un grand virage en nous parlant de la saga Mike Ward contre Jérémy Gabriel. Il nous fait une grande tirade sur la liberté d’expression, mais surtout sur la liberté que nous avons face aux humoriste. Son numéro était beaucoup plus engagé que drôle, mais il a réussi à faire réfléchir la foule.
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Au final, les coups de cœur de Martin Perizzolo n’ont pas semblé charmer l’ensemble des Montréalais. Cela est bien dommage puisque certains artistes ont beaucoup de potentiel. Tout cet événement nous démontre le pouvoir que peut avoir une foule sur des artistes.
Crédit photo : ©Carolanne Lamontagne / MatTV.ca
Texte révisé par : Annie Simard