Plus qu’un simple artiste
© Martial Genest/MatTv.ca
Par : Martial Genest
Lors de la 10e édition du ComicCon de Montréal, j’ai eu le plaisir de faire quelques entrevues, dont certaines que j’ai déjà partagées avec vous lors de ma chronique précédente. L’une de ces entrevues m’a marqué plus que les autres et vu le temps que Neal Adams m’a alloué, il serait injuste de ne pas lui attribuer une chronique entière.
Neal Adams a plus d’une corde à son arc, il y a le spécialiste en publicité, le concepteur de manège mais lors de l’entrevue nous avons discuté de 2 aspects de sa carrière. Pour les amateurs de bande dessinée américaine, Neal Adams a fait sa marque avec des personnages tels que Batman, Superman, Green Arrow et Green Lantern pour DC Comics, mais il tient présentement à être associé plus avec Marvel et voici son raisonnement.
Lorsque j’ai pris les rênes du Batman, j’avais ramené le personnage à son style d’origine, c’est-à-dire un grand détective avec une grande connaissance de différentes techniques de combat. C’est pourquoi je suis tellement déçu du dernier film. Vous avez un bon acteur en Ben Affleck avec la mâchoire carrée et sans costume il a l’air parfait, mais une fois qu’il endosse ce costume merdique, il a l’air totalement ridicule. Ne me dites pas que ce costume est inspiré du Batman de Frank Miller. Ce Bruce Wayne avait 80 ans! DC Comics a en sa possession un héros qui est l’oméga du monde de la bande dessinée et ils ne respectent pas ses aptitudes athlétiques et cérébrales du super-héros sans super pouvoirs. Je ne comprends pas comment ils peuvent faire ses films sans se préoccuper du matériel existant, de l’autre côté, Marvel utilise ce qu’ils ont sous les mains et ils semblent lire leurs propres livres avant de faire les films.
Neal Adams est aussi un héros à sa façon, il travaille depuis plusieurs années sur le droit des créateurs et quand on lui mentionne que son travail pour le retour des œuvres originales aux créateurs ou à leur succession. Il nous répond que c’est par égoïsme qu’il le fait et nous peint, à la Neal Adams, la façon dont tout a commencé.
Je suis un jeune artiste de 21 ans habitant Chicago, et un soir en marchant je passe près d’une ruelle et il y a une personne près d’une porte avec une lumière de sortie qui clignote. Elle porte un imperméable avec un chapeau, donc il m’est impossible de voir son visage mais ses yeux semblent embrasés et elle me fait signe d’approcher. Elle me dit « approche, allez vient ici! » je suis donc allez à sa rencontre. Elle me dit voici donc la proposition. « Tu prends soin de Joe Shuster, de Jerry Siegel et des autres créateurs dans l’industrie de la bande dessinée, tu t’assures que les originaux sont retournés aux artistes et que les droits d’auteur sont payés et tu garderas ta chevelure », je lui ai répondu « Monsieur! marché conclu! »
Ma rencontre avec Neal Adams ne peut être transcrite comme vécu car c’est un être coloré et franc. Comme les héros de son enfance, il passe prendre soin des affaires et quitte dans le soleil couchant. Puisqu’il fait souvent un saut à Montréal lors du ComicCon je vous recommande fortement de passer à sa table et de lui dire un petit bonjour et comme vous pourrez le constater il a encore beaucoup de cheveux, donc était-ce une histoire?
Texte révisé par: Nabila Chabane