Une soirée métal bien rodée

Le MTELUS de Montréal accueillait dimanche soir In Flames et Machine Head, deux formations phares du métal contemporain, accompagnées en première partie par Unearth et Lacuna Coil. Retour sur une soirée solide, marquée par la belle réception du public dès l’ouverture.

Unearth : une foule déjà au rendez-vous

Programmé dès 18 h, Unearth a entamé les hostilités devant une salle déjà bien remplie, fait rare pour un groupe d’ouverture. Dès les premières notes de My Will Be Done, la réponse du public ne s’est pas fait attendre : circle pits, cris et poings levés bien haut et une atmosphère dynamique se sont installés immédiatement.

Le groupe de Boston a livré une prestation courte mais intense, s’appuyant sur un son massif et une énergie scénique bien canalisée.

The Wretched; The Ruinous et Incinerate ont confirmé l’efficacité d’une formule directe, centrée sur la puissance d’exécution plus que sur l’esbroufe. Une entrée en matière réussie, qui a permis de poser les bases d’une soirée prometteuse.

La performance, haute en chevelure, a permis de rappeler qu’Unearth, même en format d’ouverture, reste une force scénique de premier plan. Leur son massif, soutenu par une section rythmique particulièrement percutante avec le retour de leur drummer original Mike Justian, a permis d’installer dès le départ un niveau d’énergie qui ne s’est pas démenti par la suite.

Lacuna Coil : une transition mélodique

À la suite d’Unearth, Lacuna Coil a pris place avec un set plus atmosphérique. Mené par Cristina Scabbia et Andrea Ferro, le groupe italien a alterné entre morceaux anciens et plus récents, dans une prestation qui a su trouver son rythme sans jamais véritablement électriser la foule.

Si des titres comme Heaven’s a Lie ont suscité quelques réactions enthousiastes, l’ensemble de leur passage a servi davantage de respiration avant les têtes d’affiche attendues. L’accueil est resté respectueux, mais l’enthousiasme général indiquait que l’attention du public était déjà tournée vers In Flames.

In Flames : au centre des attentes

À 19 h 55, sous une ovation nourrie, In Flames a investi la scène, accueilli comme les véritables héros de la soirée. À en juger par la densité de la foule portant des t-shirts à l’effigie du groupe, il ne faisait aucun doute que la majorité du public s’était déplacée principalement pour eux.

Le groupe suédois, vétéran du metal mélodique, a livré une performance bien calibrée. Le setlist, tiré principalement de leurs époques les plus populaires, a permis de satisfaire aussi bien les nostalgiques des premières heures que les adeptes des dernières productions. Cloud Connected, Only for the Weak, ou encore Take This Life ont déclenché les réactions les plus fortes, tout particulièrement dans une fosse compacte et agitée.

Mention spéciale à la livraison énergique de State of Slow Decay, où le groupe a démontré qu’il conservait intacte sa capacité à fédérer son public, même après trois décennies de carrière. Sans proposer de grande surprise scénique, In Flames a su donner exactement ce que les fans étaient venus chercher : un show solide, maîtrisé, porté par une énergie sincère.

Machine Head : une clôture solide

Dernier groupe à monter sur scène, Machine Head a livré une performance solide, structurée autour de ses titres phares (Imperium, Ten Ton Hammer) et de quelques incursions dans son répertoire plus récent. Robb Flynn, fidèle à lui-même, a su maintenir un certain niveau d’énergie dans la salle.

Cependant, malgré la performance honnête du groupe américain, une légère impression de « fin de soirée » planait dans l’air. Peut-être était-ce l’effet d’une attente disproportionnée autour d’In Flames, ou simplement une fatigue accumulée après trois prestations intenses.

Toujours est-il que Machine Head a su cumuler plusieurs moments épiques et maintenir son auditoire bien captivé.

Une soirée maîtrisée

Le MTELUS a offert, ce dimanche, une soirée de métal bien rythmée et construite avec intelligence. Si Lacuna Coil et Machine Head ont chacun joué leur rôle de manière professionnelle, c’est avant tout Unearth qui a surpris par son impact immédiat, et In Flames qui a confirmé son statut d’incontournable de la scène. L’affiche a permis au public montréalais de renouer avec une expérience live où l’intensité musicale n’était jamais sacrifiée au profit du spectacle. Une soirée dont on retiendra avant tout la sincérité et la qualité d’interprétation.