Les rêves, il n’y a pas d’âge pour les réaliser
Crédit photo : ©Michel Chartrand
La vie est courte, et il faut en profiter. C’est le message que m’a fait passer Carole McKaig lors de mon entretien avec elle au sujet de son tout premier roman Partie en ville. Ce roman, c’est un rêve de longue date qui a fini par voir le jour en 2015. « C’est à la suite du décès d’une personne chère qui m’a beaucoup chamboulée que je me suis dit pourquoi [ne] pas [écrire un roman]. Nous n’avons pas toujours l’occasion de faire ce que l’on veut, mais j’ai décidé de prendre les moyens pour le faire. J’ai donc pris une année sabbatique en 2013, expressément pour ça. Je voulais savoir si j’allais être capable d’inventer une histoire moi-même et de créer mon propre roman. » Le défi, pour madame McKaig, était alors surtout de travailler dans un temps limité. Elle a commencé le processus en se documentant sur les années 60, la Révolution tranquille et la mode de ces années-là. Par la suite, puisant son inspiration de certains événements de sa vie, de connaissances et du parcours de sa mère, elle a débuté l’écriture du récit.
« Ma mère est partie de son village natal pour aller à Montréal au début de la vingtaine, comme beaucoup d’autres qui partaient de leur petit patelin à cette époque, pour mener meilleure vie », me confie Carole McKaig, « c’est un hommage que j’ai voulu lui rendre, par contre, le roman n’est pas inspiré de sa vie. C’est de la fiction. » Partie en ville raconte l’histoire de la jeune Florence Lacasse, originaire du petit village de Saint-Julien. À l’aube de ses 25 ans, n’étant plus capable de rester sur la ferme familiale et rêvant d’aventures, elle décide de partir vers la grande ville. Avec peu d’argent en poche et une petite valise, ne contenant que quelques vêtements et deux photographies, elle fait le grand saut dans la métropole. Dans cette période où l’industrialisation et l’urbanisation évoluent à pleine vitesse, Florence se rend compte rapidement des différences majeures entre Saint-Julien et Montréal.
Crédit photo : ©Les Éditions de l’Apothéose/ image de couverture.
À peine arrivée en ville, elle se rendra chez sa sœur Denise qui lui offrira du travail dans sa boutique de vêtements. Elle pourra enfin débuter sa nouvelle vie urbaine, vie qui ne sera pas de tout repos et qui lui offrira plusieurs défis. En effet, de nombreux rebondissements (autant heureux que malheureux) accompagnent le quotidien de Florence tout au long du roman, mais malgré tous ses déboires et ses malheurs, cette dernière réussira quand même à se tailler une place parmi le grand monde de la mode. J’apprécie que l’histoire démarre très rapidement et que les événements soient clairs, on ne se perd pas dans du texte à ne plus finir. De plus, les personnages ont une voix bien à eux qui les rend drôlement sympathique (ou antipathique dans le cas de certains).
Tout comme Florence, Carole McKaig a vécu une grande aventure avec le roman, celle de devenir auteure. « J’ai fait les démarches toute seule, chaque étape était une aventure. Les sentiments véhiculés dans le roman sont en parallèle avec ceux que je vivais [pendant l’écriture du roman], du fait que toutes les démarches sont nouvelles. » Madame McKaig ajoute qu’elle ressentait la même effervescence quand elle envoyait son manuscrit aux maisons d’édition, que son personnage principal pour sa nouvelle vie. Ayant reçu la première boîte contenant son tout nouveau roman la veille de son anniversaire, elle déclare qu’il n’y a pas d’âge pour réaliser un rêve, que cela peut arriver à tout moment.
Crédit photo : Page facebook de Carole McKaig ©Ombrelle/ Studio Photo.
Avec son roman elle espère « Toucher les lecteurs, même les plus jeunes qui ne connaissent pas cette époque-là », elle ajoute avoir « voulu que le lecteur se sente vraiment à cette époque en lisant le livre », à cela nous pouvons dire que c’est une mission assez réussie. Une suite est déjà en train de trotter dans la tête de l’auteure, elle confie que le processus sera plus long, car elle a repris son travail de secrétaire juridique à temps plein. « Je prends mon temps, je ne me mets pas de pression. Pour le premier roman, j’étais vraiment dans ma bulle, je vivais avec eux tout le temps, mais puisque je travaille à temps plein, c’est plus difficile de concilier la fiction et la réalité. »
Pour les aspirants écrivains qui ne savent pas s’ils devraient oser faire le grand saut en littérature, elle leur conseille de « Ne pas se décourager! C’est un long processus avant d’y arriver, mais ça en vaut la peine. Il faut y croire et aller de l’avant, on rencontre les gens au bon moment et au bon endroit, et cela fonctionne! »
Le premier tirage des Éditions Première Chance est épuisé, mais un deuxième tirage en collaboration avec les Éditions de l’Apothéose est disponible depuis le 4 décembre 2015.
Texte révisé par : Annie Simard