Une œuvre qui laisse des traces incommensurables
Par : Mylène Groleau
C’était soir de premières au Théâtre Maisonneuve pour accueillir l’œuvre Pas perdus – Documentaires scéniques d’Anaïs Barbeau-Lavalette à la recherche et en entrevues ainsi qu’Émile Proulx-Cloutier à la conception narrative et à la mise en scène.
Mise de l’avant par un projet bouleversant, le public est invité à suivre un espace temps dans la vie de huit protagonistes, huit portraits remarquables. Des gens, où les rencontres fortuites, nous transposent là où les mémoires, les traditions prennent racines : dans la volonté de voir ceux-ci se perpétuer.
Huit voix qui se tissent pour offrir une vision qui s’uniformise malgré des destinées différentes. Huit voies qui convergent en une même pensée. Une conclusion à la fois intime et collective . «Un rapport à la mémoire. à la transmission, au langage, à ce que l’on porte en soi et à la place qu’on laisse à la joie dans sa vie.»
Une immersion dans la perpétuité
Anaïs Barbeau-Lavalette nous offre le fruit de recherches et d’entrevues auprès de huit individus dont les parcours, à priori, n’auraient pu se croiser.
Sur scènes, les histoires se racontent par les voix, captées sur le vif et magnifiées dans une trame sonore tout en douceur. Les silences et les pauses sont ressenties et offrent une authenticité à ces voix, ces paroles qu’autrement, nous n’aurions jamais entendues.
Devant nous, des êtres qui ne sont pas des acteurs, nous offrent en toute humilité, des pans de vies. Le public se déstabilise. On pourrait se sentir intrusif dans de si belles sensibilité, mais la présence d’Anaïs, sur scène se fait rassurante autant pour les protagonistes que pour la foule. On se sent accompagné dans cette présentation surprenante et soulagé de les savoir soutenus.
Une scénique évolutive
Les histoires, qui s’entrelacent, évolues autour d’une immense structure sur laquelle se projette des souvenirs, des archives, des lieux, des conversations. Des espaces qui deviennent tour à tour des fenêtres, des cloisons, des portes. Par lesquelles entrent et sortent, tour à tour, les individus.
L’espace est en mouvance continuellement, permettant au public d’être intimement relié aux histoires. Un deux heures qui reste dynamique puisque le visuel n’est pas statique.
Il n’y a pas de fioritures à ajouter à l’environnement. Laissant l’auditoire savourer la puissance et la profondeur des conversations offertes. L’emphase se porte sur les mots, les silences. Les émotions se vivent sans avoir le besoin d’artifices pour nous faire valser entre les sourires et les larmes. Car, oui, pour ma part, certaines voix m’ont fait rire, sourire et d’autres m’ont chaviré et verser quelques larmes.
Des voix qui vous porteront
Il ne s’agit pas d’une pièce de théâtre à proprement parlé. Mais plutôt une invitation à participer à une pensée collective.
Nous ne pouvons quitter la salle sans en être interpellé. Que nos mémoires individuelles se rassemblent pour promouvoir nos héritages.
Vous pouvez vous joindre à ces documentaires scéniques jusqu’au 18 février en supplémentaire au Théâtre Maisonneuve ou encore au Grand Théâtre de Québec les 21 et 22 juin 2024. Faites vite !! Plusieurs soirs affichent déjà complet.
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