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Populaire, Simple, Punk, Viagra Boys au Mtlus

Un moment de rassemblement

Crédits : Viagra Boys

Par : Marin Agnoux

Incisif, Bodega monte sur scène en première partie du concert de ce lundi soir au Mtelus, avant les très attendus Viagra Boys.

Sans vergogne, le groupe new-yorkais n’hésite pas à dévoiler toute son énergie. Des guitares simples, des percussions efficaces : Bodega fait bouger sa musique, et le public suit à la lettre chaque rythme.

Trois voix, c’est tout ce qu’il fallait pour occuper l’espace avant l’arrivée du groupe que tout le monde attend.

Mais Bodega ne nous fait vraiment pas ressentir l’attente : un groupe qui ne rate pas sa cible, une musique engagée qui sait nous faire danser. La piste de danse était bel et bien ouverte ce soir.

Un an que la plupart des gens attendent ce concert au Mtelus, un an que Viagra Boys ont annoncé leur tournée, un an que l’on sait ce que nous ferons ce lundi 22 septembre.

Le punk ne doit pas se perdre au profit d’une image de star. Même si je pouvais avoir quelques doutes avant le concert, Viagra Boys ont parfaitement compris cela — et ils le prouvent une fois de plus. Les riffs de basse à deux notes lancent le ton, suffisant pour tenir le son.

Le groove n’a jamais eu besoin de plus. Des guitares sèches, nettes, précises ; un claviériste qui saute dans la foule ; une batterie fugace ; un saxophone enragé ; et une voix grave, à moitié parlée — mais je ne crois pas que le but soit de chanter. Ça, c’est Viagra Boys : le boys band punk.

Crédits : Viagra Boys

Certains diront que ce ne sont pas forcément de très bons musiciens — mais c’est là toute la nuance : ce sont d’excellents artistes. Leur musique parle, s’exprime, et elle est populaire. Quoi de plus accessible qu’une musique faite pour danser, parler, et se battre pour ses convictions ?

Les Suédois ne font pas les choses à moitié. Le show est parfaitement construit, entre les entractes musicales, le travail des lumières qui ne laisse personne indifférent, et une prestation où ils n’hésitent pas à se donner à fond. Viagra Boys confirme leur réputation.

La proximité de leur musique, c’est aussi leur proximité avec nous : ce ne sont des stars que pour le public. Comme vous et moi, ils sont ordinaires. Le saxophoniste fume une clope entre deux souffles, le chanteur boit sa bière, et ils s’amusent entre amis. Très loin de la star parfaite et inaccessible, ce sont simplement des gens du quotidien qui se sont retrouvés à faire de la musique pour s’exprimer.

Mais il faut dire que tout cela s’accompagne d’une certaine folie. Oui, ils restent complètement fous.

Sports, Troglodyte, The Bog Body Viagra Boys se déchaînent à la fin du show dans un morceau de dix minutes qui ne semble jamais vouloir s’arrêter, et la salle danse, incapable d’y résister.
Un instant, en ce mois de septembre, où tout semblait simple.