Une bohème qu’on aime!
©Véronyc Vachon/ MatTV
Par : Marie-Claude Lessard
Elle a fait une brève mais remarquée apparition au spectacle extérieur d’Amélie Veille lors des Francofolies 2016. La revoilà un an plus tard sur la même scène pour un concert solo fort attendu. Revisitant les succès de son premier album et présentant quelques morceaux de son nouvel opus qui paraîtra cet automne, Andréanne A. Malette a offert un spectacle réconfortant et lumineux aux nombreux festivaliers ayant bravé l’humidité accablante.
Une combinaison noire. De jolis cheveux blonds bouclés que des boucles d’oreilles dorées au design subtil venaient rehausser. L’artiste affichait un radieux air bohème. Elle a d’ailleurs débuté son soixante minutes à propos avec la pièce Bohèmes, issue du disque du même nom. Même si ce premier effort en solo date de 2013, la plupart des spectateurs connaissaient encore les paroles sur le bout de leurs doigts. Chaque chanson se terminait par un tonnerre de cris et d’applaudissements bien sentis. Tout sourire, elle a enchaîné avec d’autres titres de Bohèmes dont l’exquise Ma guerre contre toi et Les Cons, qui explore avec un humour franc les travers des hommes.
Continuant avec de nouvelles compositions, l’ancienne académicienne a charmé le public par sa douce voix qu’elle contrôle à la perfection. Même si elle était évidemment très heureuse de se produire en spectacle, elle a gardé son sérieux lors de la livraison de chansons traitant de thèmes délicats. Descente libre, qui aborde de front les pensées suicidaires auxquelles il ne faut point succomber, et Mes habitudes, qui relate les difficultés de la monogamie, ont bouleversé le public extrêmement attentif.
Celle qui a sillonné terrains privés et divers campings l’été dernier dans le cadre de sa tournée Feu de camp a tenu à donner un aperçu de ce projet à ses admirateurs montréalais en interprétant la populaire Dis-moi pas ça d’Okoumé, qu’elle a pimentée avec une finale rock très efficace. Complice avec son band, Andréanne a chanté en duo avec le guitariste Antoine Lachance une création de ce dernier, Une belle toune. Elle considère cette chanson comme l’une des meilleures et des plus représentatives de sa génération. Une très belle toune, effectivement.
Avant d’émouvoir avec la poignante et incontournable L’autre rive, l’auteure-compositrice-interprète a offert deux nouvelles pièces, dont une dans laquelle elle critique avec justesse la trop grande importance accordée à la technologie dans les relations amoureuses. Par la suite, elle a annoncé au public le titre de son prochain extrait radiophonique, un excellent hymne au non-conformisme intitulé Ici et ailleurs.
Guillaume Moffet de la SOCAN est venu perturber la conclusion préparée par Andréanne A. Malette en lui décernant une plaque soulignant l’immense succès commercial du morceau Fou, qui s’est hissé au top du palmarès francophone pendant plusieurs semaines. Il a pris le temps de préciser que ce genre de succès arrive rarement à un chanteur pratiquant le métier de manière totalement indépendante. Visiblement déstabilisée et honorée, la chanteuse a célébré la bonne nouvelle en jouant la fameuse chanson traitant habilement de dépression et des conséquences de cette maladie sur l’entourage de la personne atteinte.
Bref, ce spectacle beaucoup trop court a donné un alléchant avant-goût de la prochaine aventure musicale de cette artiste polyvalente qu’on n’a pas fini de surveiller avec un immense intérêt!
Crédit photo : ©Véronyc Vachon/MatTv.ca
Texte révisé par : Bianca Beato