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Une route agréable entre Québec-Montréal

Québec-Montréal prend la route des planches avec brio

Mickaël Gouin - Quebec-Montreal
Crédit photo : Julien Faugère

Par Marie Eve Archambault

Le 24 septembre dernier, le Théâtre Maisonneuve vibrait au rythme d’une adaptation attendue : le film culte Québec-Montréal avait sa première montréalaise, sous la mise en scène de Pierre-François Legendre. Plus de vingt ans après la sortie du long métrage de Ricardo Trogi, Patrice Robitaille et Jean-Philippe Pearson, l’œuvre trouve une nouvelle vie théâtrale, sans rien perdre de sa pertinence ni de son mordant.

Transformer une autoroute en terrain de jeu théâtral : voilà le pari audacieux que Pierre-François Legendre relève avec brio.  Fidèle à l’esprit du scénario original, il y insuffle toutefois une énergie scénique renouvelée, portée par une distribution aussi prestigieuse que rafraîchissante. Sur scène, Charlotte Aubin, Catherine Brunet, Louis Carrière, Patrick Emmanuel Abellard, Simon Pigeon, Pier-Luc Funk, Mickaël Gouin et Antoine Pilon reprennent avec justesse les rôles emblématiques créés au cinéma. Les comédiens de la nouvelle mouture de Québec-Montréal insufflent une intensité nouvelle qui fait du bien à l’âme. Sans tomber dans l’imitation, chaque acteur a su réinventer le personnage qu’ils incarnent avec une authenticité désarmante.

Antoine Pilon et Pier-Luc Funk
Crédit photo : Julien Faugère

Entre humour grinçant et moments de tendresse, cette adaptation réussit à capter l’essence des réflexions existentielles qui résonnaient déjà en 2002, tout en leur donnant une modernité réjouissante. Québec-Montréal sur scène n’est pas qu’un hommage : c’est une œuvre réinventée qui, comme l’autoroute qu’elle incarne, trace un chemin solide entre passé et présent.

Un décor simple, mais totalement efficace

Québec-Montréal
Crédit photo : Julien Faugère

Le dispositif scénique, imaginé par Guillaume Lord, impressionne par son ingéniosité : une imposante structure tournante, coiffée d’un escalier en colimaçon et d’un réfrigérateur, rappelle que chaque détour de la route cache une digression ou une révélation. À sa base, des voitures déconstruites deviennent tour à tour huis clos, confessionnal et champ de bataille des sentiments. La mécanique scénique épouse ainsi le rythme des dialogues, tantôt hilarants, tantôt empreints d’une profonde lucidité sur l’amour et les relations humaines.

Louis Carrière et Catherine Brunet
Crédit photo : Julien Faugère

Au-delà de la nostalgie et des réflexions existentielles, le spectacle demeure avant tout un excellent divertissement. Les rires fusent rapidement et ne s’essoufflent jamais. Le rythme effréné de la mise en scène fait défiler les scènes avec une fluidité étonnante, si bien que l’heure et demie que dure la pièce passe en un éclair. On en ressort léger, amusé et touché tout à la fois.

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