Une avalanche d’ennuis
© Searchlight Pictures
Par : Normand Pineault
Des réalisateurs Nat Faxon et Jim Rash, Downhill est en fait la reprise hollywoodienne du film suédois Force Majeure, sorti en 2014. Ce dernier avait réussi à jouer efficacement avec l’humour sarcastique et noir, tout en abordant des thèmes matures tels que la déception et la confiance brisée à l’intérieur d’un couple. On ne peut malheureusement pas en dire autant du scénario très léger, et surtout sans surprises, de cette dernière tentative d’adaptation américaine des réussites étrangères.
Downhill nous raconte l’histoire des Stanton qui, durant leurs vacances de ski dans les Alpes, sont confrontés à une avalanche. Après avoir déçu sa famille entière par sa réaction lors du désastre, Pete (Will Ferrell) se voit alors plongé dans le doute, tandis que sa femme Billie (Julia Louis-Dreyfus) commence à réévaluer leur couple et leurs sentiments l’un pour l’autre.
On pourrait croire qu’avec la présence de ces deux grands comédiens, nous pouvons nous attendre à quelques fous rires, mais il n’en est rien. Bien que le ton soit léger, et malgré quelques blagues qui nous font sourire, ce n’est pas vraiment une comédie romantique à voir en couple la fin de semaine de la St-Valentin. En fait, il s’agit en réalité plus d’un drame social sur la brisure de la confiance dans un couple, mais adapté de façon si monotone, et avec des blagues que nous avons déjà vues auparavant une dizaine de fois, que l’ennui s’installe vite. Une scène en particulier, très bien jouée par Julia Louis-Dreyfus en mère traumatisée, réussit à nous convaincre de la détresse qu’elle exprime. Seulement, elle fait face à la stagnation, au manque flagrant de crédibilité de Will Ferrell en tant qu’acteur dramatique, et l’instant touchant est aussi vite perdu.
La majesté des décors et du paysage des Alpes enneigées reste le plus grand intérêt de ce film. Nous nous complaisons presque à nous plonger dans ce décor grandiose en tant que visiteurs, plutôt que de suivre les dialogues et l’histoire qui se déroule à un rythme très lent. Les 86 minutes du film passent ainsi beaucoup mieux et plus vite. Il est donc préférable, pour une sortie de couple de la St-Valentin, d’aller à la place simplement faire une vraie sortie de ski, ou même une soirée d’amoureux en restant bien au chaud à la maison.
Downhill, en salle partout au Québec dès le vendredi 14 février 2020.