Un film à voir dans le noir
© Entertainment One
Par : Normand Pineault
Entre 1981 et 1991 sortaient les livres d’horreur pour enfants de l’écrivain Alvin Schwartz, et bien que populaire à l’époque, ce n’est qu’en 2013 que la CBS Films a fini par en acquérir les droits. Scary stories to tell in the dark voit donc aujourd’hui le jour en tant qu’adaptation originale au grand écran de plusieurs de ces mêmes histoires. Il s’agit également d’une coproduction américaine et canadienne, puisque le réalisateur André Øvredal, de même que l’oscarisé producteur Guillermo del Toro, ont choisi de tourner principalement les scènes du film à Hamilton et Toronto, en Ontario.
Le film nous raconte l’histoire d’une poignée de jeunes adolescents qui, en entrant dans une maison abandonnée lors de l’Halloween de 1968, réveille par mégarde l’esprit vengeur de la raconteuse Sarah Bellows. Dès lors, ils se voient un à un devenir une nouvelle cible dans le livre de contes de Sarah, dans lequel leur histoire morbide s’écrit en lettres de sang. Pourchassé par leurs propres peurs et monstres qui prennent vie sous leurs yeux, ils tenteront de mettre fin à cette malédiction avant que d’autres victimes ne s’ajoutent à la liste.
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Scary stories to tell in the dark a la force de se classer au-dessus des adaptations similaires et beaucoup plus juvéniles que sont les films Goosebumps 1 et 2. Bien que le scénario ne soit pas très original, et qu’il nous fait passer d’un cliché du genre à un autre, il n’est pas prévisible pour autant. La panoplie de monstres et autres créatures reste quand même son meilleur atout; chacun d’eux capte tout de suite notre attention par leur apparence difforme et le visuel troublant dans lesquels ils nous sont présentés. Il est très évident que le réalisateur s’est fortement inspiré de l’univers d’un maître du genre, en l’occurrence, le producteur Guillermo del Toro. La touche de ce dernier peut se ressentir dans chacune des apparitions cauchemardesques.
C’est par contre dans les scènes non fantastiques que le tout devient un peu lent et moins intéressant. Les acteurs donnent pour la plupart une performance correcte, en particulier la jeune Zoe Margaret Colleti, mais sans plus. Les décors des années 60 sont bien respectés, et la photographie est excellente pour les ambiances dérangeantes, mais ce sont vraiment les éléments d’horreur qui ressortent du reste. Ceux-ci sont bien intégrés, et le film ne dépend pas non plus d’artifices faciles pour vous faire faire le saut. Au contraire, la peur est bien représentée de façon graphique, avec un petit clin d’œil à The Thing.
Les adultes amateurs du genre trouveront peut-être le contenu du film un peu léger, puisque celui-ci vise majoritairement les jeunes adolescents. Pour ceux-ci, il s’agit toutefois d’un bon petit film d’horreur, qui réussit quand même avec succès à mettre un visage sur les peurs de cette catégorie d’âge.
Scary stories to tell in the dark, en salle partout au Québec dès le vendredi 9 août 2019.