Nouveau nom, nouveau trophée et du grand cinéma d’ici!
© Maryse Phaneuf/MatTv.ca
Par : Christian Gaulin
Dimanche soir, on célébrait le cinéma québécois et on récompensait les lauréats lors de la première édition du Gala Québec Cinéma. Mettons tout de suite une chose au clair : c’était le 1er Gala Québec Cinéma, mais le 19e où l’on célébrait notre cinéma québécois. Bien entendu, on cherchait à laisser le moins de traces possible des scandales du passé, mais difficile d’ignorer les films marquants, ainsi que les excellents acteurs et actrices qui se sont mérités un Jutra au cours des dix-huit dernières années. Nous avons également fait connaissance avec le nouveau trophée IRIS, que les animatrices ont qualifié à la blague de « tibia de Terminator », en raison de son étrange ressemblance. L’IRIS porte le nom de son commanditaire principal, en souhaitant que ce dernier y reste pour longtemps…
Une ambiance chaleureuse
Bien sûr, il y avait plein de belles madames et de beaux messieurs fort élégants. Mais il n’y avait pas que ça. Présenté cette année dans le Studio 42 de Radio-Canada, la salle était absolument magnifique! Les décors sobres, les effets visuels des éclairages, les tables rondes et l’espace aéré au parterre donnaient une ambiance glamour, feutrée et chaleureuse. Un baume pour les yeux et pour l’âme que de voir autre chose que des gens cordés en rangées…
Un duo féminin
L’animation de la soirée avait été confiée à deux femmes, deux actrices adorées du public, Guylaine Tremblay et Édith Cochrane, qui l’ont menée de main de maître. Le duo n’avait jamais vraiment travaillé ensemble et on a pu constater que la chimie opérait dès les premiers instants.
Elles nous ont d’ailleurs offert un numéro d’ouverture hilarant et fort réussi, dans lequel elles racontaient en mots et en beaucoup de gestes, à leur patrons, leur ouverture de rêve du gala, un peu trop… grandiose! Puis elles sont arrivées sur scène et se sont embrassées sur la bouche, sans trop qu’on ne sache pourquoi. On cherche toujours la réponse. Les deux animatrices avaient opté pour un gala sous le signe de la simplicité et de l’humour et ça leur allait comme un gant. Leur discussion sur l’égalité homme-femme fut savoureuse à souhait. « Le combat est terminé », nous dit Édith Cochrane, faisant référence au nombre de femmes en nomination au gala, sur une note humoristique, bien évidemment. De plus, elles savaient très bien taquiner, juste assez mais pas trop, les artistes et artisans présents dans la salle sans méchanceté et tout aussi bien rire d’elles-mêmes. Elles avaient clairement une belle complicité qui ne se démentait pas.
Les lauréats
Bien que l’on fasse de l’excellent cinéma au Québec, la soirée d’hier a couronné plusieurs gagnants, mais personne n’est ressorti grand gagnant. Les films Juste la fin de monde et Les mauvaises herbes ont récolté chacun deux prix, alors que les autres lauréats se sont mérités un trophée IRIS.
Des prix d’interprétation convoités… Dans la catégorie MEILLEURE INTERPRÉTATION | PREMIER RÔLE FÉMININ, c’est Mylène Mackay qui a remporté le prix pour son rôle de Nelly dans le film Nelly. Pour la MEILLEURE INTERPRÉTATION | PREMIER RÔLE MASCULIN, Gabriel Arcand était heureux de venir chercher son trophée pour son rôle de Pierre dans Le fils de Jean. Pour le prix de la MEILLEURE INTERPRÉTATION | SECOND RÔLE FÉMININ, c’est l’excellente Céline Bonnier qui est montée sur scène pour venir chercher l’IRIS pour sa performance d’Yvonne Sauvageau dans le film Embrasse-moi comme tu m’aimes. Quant à la MEILLEURE INTERPRÉTATION | SECOND RÔLE MASCULIN, c’est l’incomparable Luc Picard qui a gagné pour son rôle de Patenaude dans Les Mauvaises herbes. Le prix dans la catégorie RÉVÉLATION DE L’ANNÉE a été remis à Rykko Bellemare, qui s’est démarqué avec son rôle de Shawnouk dans le film Avant les rues.
Bien que ses acteurs et actrices n’aient pas été récompensés lors de ce gala, Xavier Dolan a eu le privilège de monter deux fois sur scène pour son film Juste la fin du monde. Il s’est mérité, pour une troisième fois depuis 2010, le prix dans la catégorie MEILLEUR FILM. Le trophée lui a été remis par Sylvain Bellemare, gagnant d’un Oscar en 2017 pour le meilleur montage sonore pour le film Arrival. Dolan est aussi le lauréat du trophée IRIS pour la MEILLEURE RÉALISATION. Son excellent travail et sa créativité sont encore une fois récompensés et appréciés, tant ici qu’à l’étranger. Le film Les mauvaises herbes, écrit par Louis Bélanger et Alexis Martin, s’est quant à lui démarqué une seconde fois lors de cette soirée en remportant le prix du MEILLEUR SCÉNARIO.
Les honneurs pour le PRIX DU PUBLIC ont été décernés au film 1:54 de Yan England. Toute l’équipe était très fière d’avoir touché le cœur du public avec son film qui porte sur l’intimidation, une problématique importante et trop présente dans notre société d’aujourd’hui. Dans la catégorie MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE, le film Manoir sort gagnant contre Callshop Istanbul, Chez les géants, Gulîstan, terre de roses et Parfaites. Le prix du MEILLEUR COURT MÉTRAGE | FICTION est allé à Mutants contre Tout simplement, La voce, La peau sauvage et Oh what a wonderful feeling. Le trophée IRIS pour le MEILLEUR COURT MÉTRAGE | ANIMATION a été remis à Vaysha l’aveugle, devant Mamie, Oscar, J’aime les filles et Casino.
Les films Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau, Two lovers and a bear, Montréal la blanche, Là où Atilla passe, L’origine des espèces, La nouvelle vie de Paul Sneijder, Maudite poutine, Prank, Écartée, Mon ami Dino, Les 3 p’tits cochons 2 et Votez Bougon sont tous repartis les mains vides.
Lors du Gala des artisans Québec Cinéma, présenté quelques jours plus tôt, on a souligné le travail de Lyse Lafontaine en lui remettant le Prix hommage 2017. Les noms que l’on retrouve sur sa feuille de route sont impressionnants : Lauzon, Favreau, Arcand, Pool, Dolan… Depuis plus de 30 ans, la productrice Lyse Lafontaine contribue à l’éclosion du talent de la fine fleur du cinéma québécois et favorise son plein rayonnement. Elle a été présentée et chaudement ovationnée lors du Gala Québec Cinéma.
Un moment fort et émouvant du gala fut la prestation musicale de Patrick Watson, lors de l’hommage aux disparus cette année.
En bref, ce fut un bon gala, sans histoire, mais qui ne passera probablement pas à l’histoire…
Crédit photo : © Maryse Phaneuf/MatTv.ca
Texte révisé par : Johanne Mathieu