L’émotion à fleur de peau
Par : Sylvie Tardif
Dan Bigras présentait « Cette voix : Dan et Gerry, notre histoire » à Montréal les 10 et 11 janvier derniers. Pour ce spectacle, le Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis était configuré en style cabaret. Les spectateurs invités à prendre place à des tables avaient devant eux une scène dépouillée permettant une attention optimale sur les musiciens. Sur un écran géant, en arrière-scène, étaient projetées tantôt des images d’archive extraites des spectacles de Gerry Boulet tantôt des images du spectacle présenté devant nous. Deux performances qui s’interpellent, des voix qui se retrouvent l’espace d’une soirée.
Dan Bigras est entré en scène, s’installant au clavier, sans mot dire, sous les applaudissements, pour entamer Tue-moi. Cette chanson qui fait partie des incontournables de l’auteur-compositeur-interprète commençait magnifiquement bien un spectacle où la force de la poésie soutenue par la puissance de la musique; mais plus encore, peut-être, l’évocation d’une amitié musicale sincère nous a touchés droit au cœur.
Dan Bigras nous a raconté qu’à sa première rencontre avec Gerry Boulet, ce dernier n’était pas présent. Dan était alors dans sa voiture, il entendait La voix que j’ai pour la première fois, et il en était ému aux larmes. Tout au long du spectacle, le chanteur ponctuera son tour de chant d’anecdotes nous permettant de mieux connaître la personnalité de Gerry Boulet, mais également d’avoir accès à leur relation amicale, à leur façon de faire de la musique, à l’époque dans laquelle ils ont évolué, entourés entre autres de Michel Rivard, de Denise Boucher (Les fées ont soif), du poète et ami Gilbert Langevin.
Plusieurs fois, Dan Bigras dira d’une telle chanson, d’un tel poème qu’il en avait les yeux pleins d’eau. Cette sincérité touchante, l’émotion palpable, les voix des chanteurs s’entremêlant parfaitement, la force des arrangements musicaux portent un public conquis à chanter, à taper du pied, à danser, à siffler, à applaudir à tout rompre. L’énergie étant décuplée par des titres qui font partie de notre mémoire, l’ovation debout allait de soi à la fin du spectacle. Il était impossible de résister à chanter Deux autres bières, Câline de blues, Je chante comme un coyote, Faut que j’me pousse, Toujours vivant ou encore Une dernière fois.
En rappel, nous avons eu droit à L’hymne à l’amour et au magnifique sourire de Gerry Boulet, sur écran géant, que nous étions heureux de retrouver grâce à Dan Bigras, qui, voulant témoigner de son affection envers un ami, nous a rappelé à quel point nous étions également attachés à cet artiste qu’on aime toujours autant malgré le temps qui passe.
Dan Bigras sera en tournée avec ce spectacle à travers le Québec avant de revenir à Montréal en janvier 2026. Pour vous procurer des billets, veuillez visiter le site officiel de Dan Bigras. C’est un rendez-vous à ne pas manquer!
Crédit photo : Gabriel Talbot