Il faut que ça bouge

Par : Bruno Miguel Fernandes
Je suis parti de chez moi sous un gros soleil. Dix stations de métro plus tard : pluie battante. Une météo à structure libre, comme un solo de guitare prog. Mais pour ceux qui ne se sont pas laissés intimider par les caprices du ciel, la récompense était belle : un concert lumineux, touchant et dansant signé Clara Luciani, sur la Scène Rogers en plein cœur des Francos.
Clara Luciani, c’est cette voix douce, sensuelle et précise qui caresse l’oreille avec élégance. Son univers musical mêle subtilement pop, disco et funk, avec des lignes de basse bien présentes et des rythmes groovy qui donnent immédiatement envie de bouger. Sa musique allie modernité et influences rétro, offrant un équilibre parfait entre énergie et sophistication. En plus d’un guitariste, un batteur et un bassiste, Clara est montée sur scène accompagnée d’une percussionniste/claviériste, d’un claviériste, et de deux chanteuses de soutien.
Cette formation a ajouté de la texture et de la profondeur aux chansons, surtout grâce aux voix des choristes qui ont apporté des harmonies riches et une ambiance supplémentaire à plusieurs morceaux. Voici un aperçu des temps forts qui ont rythmé la soirée.
Il faut que ça tremble

La Grenade s’ouvre en crescendo, une montée qui laisse planer un suspense électrique avant de libérer ce fameux « Hé toi » qui fait instantanément lever la foule. La ligne de basse, accrocheuse et percutante, s’impose dès le départ, entraînant tout le monde dans son pas de danse. La basse n’est pas juste là pour accompagner, elle donne le rythme et la couleur, un vrai moteur qui propulse la chanson. La foule ne se fait pas prier pour chanter chaque mot avec Clara, créant une communion vibrante et sincère.
Visiblement émue par cette belle énergie, Clara savoure pleinement la complicité qui s’est installée avec le public. Lorsque la foule illumine la place des spectacles de leurs téléphones pendant Bravo tu as gagné, c’est un moment suspendu, presque magique. La performance, simple et épurée à la guitare, prend toute sa force grâce aux voix de soutien, qui tissent des harmonies sublimes.
Démontrant un vrai plaisir de performer, Clara Luciani a enchaîné ses gros succès : Amour toujours, Le Reste, Tout pour moi, Cœur. Elle a aussi surpris avec La Baie, une reprise francophone de The bay de Metronomy, un bel hommage à la fois à une œuvre adorée et à la langue française. À chaque chanson, ce qui frappe, c’est autant la précision impeccable des musiciens que les petites variations dans l’interprétation, qui donnent à chaque performance ce goût unique d’instantané et de vivant.
Il faut que ça transpire encore
Comment ne pas conclure la soirée sur Respire encore, ce morceau aux saveurs disco irrésistibles qui a fait danser et sauter plus d’un dans la foule. Clara Luciani et ses musiciens ont offert une véritable explosion d’énergie pour clôturer le concert, avec un jam époustouflant où chaque membre a eu la chance de briller. Entre solos flamboyants, rythmes entraînants et envolées vocales puissantes, ils ont littéralement propulsé l’intensité de la chanson vers les étoiles, emportant le public dans un dernier tourbillon de joie et de musique.
Je suis toujours impressionné quand un artiste ne se contente pas de reproduire à l’identique ses albums, mais prend vraiment le temps d’enrichir sa performance live avec une instrumentation supplémentaire, offrant ainsi un surplus d’énergie et de nuances au public. Clairement, là, on a été servis ! Un spectacle incroyable, qui m’a fait dire « wow » à plusieurs reprises, et qui m’a laissé cette sensation rare : j’aurais payé pour ça! Vive les Francos !
