Une prestation extraordinaire de l’OM

Par : Sylvie Tardif
L’Orchestre Métropolitain ouvrait sa saison 2025-26, mardi dernier, et nous y étions pour entendre la 3e Symphonie de Mahler sous la direction de Yannick Nézet-Séguin.
Fidèle à la tradition de l’OM de débuter chaque saison par une œuvre d’un compositeur ou d’une compositrice issu des Premières Nations, la première partie du concert était assurée par le compositeur Pied-Noir de l’Alberta, Sonny-Ray Day Rider, qui nous a présenté Eukaryotica, The First Daughter.
Ce chant pour la terre est inspiré de la naissance de la première cellule eucaryote et des phases biomécaniques de division cellulaire qui donne naissance à toutes les autres cellules et au « vivant » dans son ensemble. Cette cellule née est la première fille. Hommage à la terre et à la vie, la composition était joyeuse et comportait un rythme inspiré des tambours autochtones, comme un battement de cœur. Le compositeur présent lors du concert a été applaudi avec chaleur.

Ensuite, nous avons eu droit à un moment de pure merveille musicale. Maestro Yannick Nézet-Séguin a présenté l’œuvre en indiquant que le monde étant en état de souffrance (guerres, insécurités, divisions de toute sorte), la musique avait pour but de créer de la beauté, un moment d’apaisement, pour nous libérer du chaos. La 3e Symphonie de Mahler se prête tout particulièrement à cette proposition. Les 2 parties de l’œuvre divisées en 6 mouvements parcourent la création du monde par « L’éveil de Pan » jusqu’à « ce que me raconte l’amour », l’expérience mystique la plus transcendante et la plus belle de toute. Je n’ai pas manqué une seule note de ce concert tellement c’était fabuleux.

L’OM était accompagné de la mezzo-soprano Joyce DiDonato et du Chœur métropolitain, composée uniquement de femmes, et du Chœur des Petits Chanteurs du Mont-Royal. J’avais hâte d’entendre Joyce DiDonato, installée parmi les musiciens de l’orchestre, prêtant la chaleur de sa voix à l’ensemble, dont on m’a recommandé de retrouver la captation de sa performance dans l’opéra contemporain Dead Man Walking du Metropolitan Opera inspiré du film du même nom. L’interprétation de madame DiDonato était douce. Sa voix était parfaitement contrôlée, sans puissance inutile, simplement en accord avec la musique de l’ensemble. Tout était magnifique.

L’habillage lumineux reflétait le parcours de cette création du monde de Mahler en passant du rouge chaotique des débuts au vert de l’installation de la nature, des prés et des forêts, au rose et au bleu, bleu glace et blanc pour l’amour pur qui devrait tous nous porter. Je suis sortie de ce concert émerveillée et le cœur apaisé par la beauté du moment.
N’hésitez pas à suivre l’OM et à acheter des billets pour ses concerts. La 26e saison de Yannick Nézet-Séguin avec l’OM s’annonce éblouissante!