Le cinéma, cette langue universelle!

Par : Sylvie Tardif
La 27e édition du Gala Québec Cinéma, animée par l’humoriste Phil Roy en direct des Studios Grandé, était diffusée hier soir sur les ondes de Noovo et sur Crave. Cette grande remise de prix récompense les œuvres et le talent des artistes et des artisans à l’origine de nos films.
Phil Roy a entamé la soirée en se disant heureux de célébrer son retour à l’animation du gala pour une deuxième année consécutive. « Ça prend une couenne dure » indique l’humoriste pour se retrouver devant un parterre aussi intimidant. L’humoriste assurera pourtant l’animation du gala avec humour et aisance.
Le gala est lancé par la remise d’un Iris à Karine Gonthier-Hyndman dans la catégorie de la Meilleure interprétation féminine dans un premier rôle. Karine Gonthier-Hyndman a joué le personnage de Florence dans le film Deux femmes en or, une relecture du film culte des années 70. Le prix de la Meilleure interprétation masculine dans un premier rôle est décerné à Patrick Hivon pour son interprétation d’Adam dans le film Amour apocalypse.

Il s’agit d’un premier Iris pour ce comédien qui mentionne en recevant son trophée avoir suivi le conseil suivant : « Entre deux choix à faire en création, prends le plus risqué. » En entrevue, nous lui demandons s’il n’était pas risqué d’aborder l’éco-anxiété sans tomber dans la névrose ou la banalité. Patrick Hivon répond spontanément que cette thématique le rejoint vraiment. Il aime les chiens tout comme son personnage. Il s’ennuie de ne pas en avoir un. Il aime la nature et il se ressource dans la forêt pour vrai. Le projet correspondait donc réellement à ses valeurs.
Le film Une langue universelle est le grand gagnant de la soirée avec une récolte de huit Iris dont ceux du Meilleur film (produit par Sylvain Corbeil de Metafilms), de la Meilleure réalisation remis à Matthew Rankin, du Meilleur scénario remis à Matthew Rankin, Ila Firouzabadi et Pirouz Nemati, ainsi que les trophées attribués à la Meilleure interprétation féminine et masculine pour un rôle de soutien remis à Danielle Fichaud (Monsieur Castonguay) qui fête cinquante ans de carrière cette année et à Mani Soleymanlou (Monsieur Bilodeau).

Marguerite Laurence qui interprète Simone Bloom dans le film Mlle Bottine était trop mignonne quand elle s’est vu remettre l’Iris de la Révélation de l’année. Elle est la plus jeune lauréate de l’histoire de ce prix. Le gala a également rendu hommage à la grande cinéaste canado-suisse Léa Pool. Le prix remis pour l’ensemble de son œuvre a été présenté par Céline Bonnier (La Passion d’Augustine), Sébastien Ricard (Hôtel Silence) et Karine Vanasse (Emporte-moi).
La mémoire de Julien Poulin décédé en janvier dernier a également été honorée par Denise Mercier, la comédienne qui interprétait « la Linda de son Elvis », en nous rappelant « cet homme qui aimait les gens et que les gens aimaient. Un vrai gentil qui aura marqué la culture québécoise. »
Le prix Michel-Côté, décerné par le public parmi les cinq films ayant enregistré le plus grand nombre d’entrées au box-office, a été remis au film le Cyclone de Noël qui a obtenu 39% des votes.

Il faut certainement retenir de ce gala l’engagement politique de ce milieu qui a fait dire à Léa Pool qu’il faut préserver notre cinéma, à Oksana Karpovych, réalisatrice et scénariste du Meilleur documentaire (Intercepted – Interceptés) qu’elle pense aux Ukrainiens et aux Palestiniens, à Louis Morissette qu’il s’engage à « continuer à se battre pour faire rayonner notre langue et notre culture. » Matthew Rankin, quant à lui, nous lance une invitation pleine d’ouverture : « Allons vers l’autre car nous découvrirons que cet autre n’est nul autre que soi. »
Le mot de la fin de Phil Roy résume tout : « Vive le cinéma québécois! »


