Avant de dire ce qu’on pense, on doit y penser !

Par Lucia Cassagnet

Cette semaine, la première médiatique de la pièce Fallait pas dire ça ! est arrivée sur la scène de la Salle Jean-Grimaldi au Théâtre Desjardins.

Mettant en vedette Denis Bouchard et Guylaine Tremblay, la pièce de Salomé Lelouch est une méchante comédie.

C’est la fin de semaine de la Formule 1 à Montréal, Diane et Normand louent un condo en ville pour fêter leurs trente ans de vie commune.

Après tant d’années, est-ce qu’on peut encore se surprendre ? Est-ce qu’on connaît tout de son partenaire ? Est-ce qu’on devrait encore se surprendre des comportements de son partenaire ? Voilà des questions qu’aborde la pièce.

Durant 80 minutes – qui passent comme un coup de vent – le vieux couple se chicane, se donne de l’amour, se taquine et se découvre.

Tous les sujets sont mis sur la table, on parle de politique, on parle d’enfants, on parle de masculinité et de féminisme, on parle de religion et de gestion des finances de couple, on parle de porno et de carrières. Bref, rien n’est laissé de côté.

Entre des répliques vives, spontanées et piquantes, les deux comédiens répondent à la question : peut-on tout dire ? Devant tout le monde ? Est-ce qu’on doit être délicat avec certains sujets ? Est-ce qu’on le dit à la belle-mère que son gâteau n’est pas bon ?

Ce n’est vraiment pas une surprise que l’audience – bondée de célébrités venues souligner la première – rit aux éclats après seulement les premières minutes de l’oeuvre.

Une pièce rafraîchissante

Pensiez-vous voir un jour Guylaine Tremblay tomber dans un siège de style pouff et amener avec elle Denis Bouchard ? Nous, non plus, ce qui a rendu la scène encore plus farfelue !

La vitalité de la relation entre les deux artistes de renom nous fait réellement penser qu’ils sont un vieux couple tourmenté par les sujets d’actualité et les débats de société.

Ça nous donne envie de nous voir, avec notre partenaire, devenir ce genre de couple dans trente ans. Elle est haïssable, il est chiant, mais après tout ce temps, ils s’aiment encore.

Le texte, travaillé pour tester les limites de l’ironie de la langue française dans toute sa spendleur, devient le protagoniste principal de la pièce à travers les mini-monologues des comédiens.

C’est une pièce rafraîchissante qu’on retrouve au Théâtre Desjardins. Je ne pense pas qu’elle prétend être du Shakespeare, mais si son but est de faire rire et se reconnaître dans le couple sur la scène, le mandat est réussi.

Elle nous fait rire pendant plus d’une heure, le temps de trouver de l’espoir pour se dire que finalement, des fois, on peut parler de certains sujets chauds en gardant son sang froid.

Pour trouver des dates et des billets, c’est ici.