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Frôler la transe avec Feu! Chatterton

Soirée électro-rock au « Métropolis »

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©Benoit Rousseau

par Mélissa Thibodeau

L’atmosphère était électrique mercredi soir alors que deux des groupes français les plus en vue,  Feu! Chatterton et L’Impératrice, foulaient les planches du MTelus dans le cadre des Francos de Montréal. Sans être plein à craquer, la salle de spectacle vibrait à fond.

En fait, le chanteur de Feu! Chatterton, Arthur Teboul, ne semblait pas être au courant du changement de nom de la salle. Toute la soirée, il s’est adressé à la foule du «Métropolis». La dernière fois que le groupe est venu à Montréal, ce lieu s’appelait encore ainsi. Peut-on le blâmer de faire fi de cette modification? Avouez que «nous allons tous faire l’amour, debout Metropolis!» sonne décidément un peu plus grandiose.

Ce n’est pas le premier rodéo montréalais du groupe. Feu! Chatterton est venu deux fois auparavant, soit en 2015 (en première partie d’un autre groupe français plus que solide, Fauves) et en 2016, toujours pendant les Francos. Le groupe venait alors présenter Ici le jour (tout a enseveli). Cette fois-ci, le groupe venait défendre leur plus récent opus, l’excellent L’Oiseleur, paru en mars dernier, à un auditoire déjà vendu à la cause.

Et pour cause! Feu! Chatterton fusionne musique et lettre comme il se fait rarement. En tant que frontman, Teboul possède une présence de scène et une livraison rappelant parfois les Bashung, Brassens et Thom Yorke de ce monde. Le verbe et le charme de Teboul s’agencent à merveille avec le dynamisme et l’éclectique prose musicale de Clément Doumic (guitares, claviers), Antoine Wilson (basse), Sébastien Wolf (guitares, claviers) et Raphaël De Pressigny (batterie). C’est de l’électro-rock pour le corps et l’esprit.

C’est théâtral sans être mélodramatique, nous faisant passer par toute une gamme d’émotions. On commence avec un Ginger grouillant qui nous saisit instantanément et on nous propose à un moment donné un Zone libre capable de mettre une bonne partie de la salle sous tension. L’atmosphère était bonne pour une libération des passions. La foule, aux prises d’un délicieux délire, en a redemandé et a reçu deux rappels de la part de Feu! Chatterton. La vie a fait en sorte que j’ai dû partir un peu avant la fin du deuxième rappel. La folie n’était pas sur le point de se dissimuler.

L’Impératrice

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© PE Testard

Cette folle foule avait déjà été allumée par L’Impératrice, qui a assuré la première partie. C’était leur première expérience de scène montréalaise. Le groupe, aussi originaire de Paris, sortait son premier album, Mata Hari, en mars. C’était hors de tout doute qu’il était très attendu.

J’avoue que l’album Mata Hari fait bonne figure dans mes listes de lecture Spotify depuis quelques temps. Cet agencement de disco et de french-electro pop à la 80s garni de jazz et de funk, sans toutefois s’empêtrer dans une mielleuse nostalgie me chatouille agréablement l’oreille. J’appréhendais un peu la transition sur scène, car mal livré, ce genre peut tomber très à plat.

Mes craintes se sont vites envolées dès que le sextuor parisien a fusillé ses premières notes. Flore Benguigui (chanteuse à la voix cristalline vêtue d’une superbe tunique bleu poudre qui aurait fait fureur au studio 54), Charles de Boisseguin (claviers), Hagni Gwon (claviers), David Gaugué (basse), Achille Trocellier (guitare électrique) et Tom Daveau (batterie) m’ont complètement pris au jeu. Si on veut les comparer avec des groupes du genre de chez nous, les noms de Le Couleur et Valaire viennent en tête.

Sans être un disco infernal, L’Impératrice nous transporte dans une vision féérique de ce que j’imagine qu’était le nightlife parisien vers 1986. J’avais envie de danser ma vie pour l’amour du groove. Je n’étais clairement pas la seule dans cet état. Le groupe a eu droit a une ovation phénoménale qui n’est pas souvent vue pour un groupe de première partie.

En espérant que cela nous garantisse un retour en ville dans le domaine du très bientôt!

Texte révisé par : Marie-France Boisvert