Une chorégraphie géométrique
Crédit photo : Piet Goethals
« Demande à quelqu’un de sauter et tu verras son vrai visage. » Datant de 1958, cette citation du photographe américain Philippe Halsman a inspiré la création du chorégraphe Jan Martens, The Dog Days Are Over.
L’intention du Belge né en 1984 est de culpabiliser le spectateur en l’amenant à se considérer voyeur. Oui, voyeur de la souffrance des huit interprètes due au saut, geste unique et répétitif du spectacle. À force de sauter, ils perdent leur aura artistique pour redevenir des exécutants épuisés par l’exigence d’une chorégraphie inusitée, mais minimaliste.
Impossible pour les danseurs de performer la chorégraphie imaginée par Jan Martens sans manquer à respecter la cadence, enfreindre la géométrie dont ils tracent les contours ou commettre un faux pas. C’est alors qu’à travers l’imperfection de leur geste, ils dévoilent leur beauté.
La dimension politique émane de l’étroite marge entre art et divertissement. La déconstruction de Martens remet en question la danse contemporaine : serait-ce des mouvements lascifs destinés aux yeux de l’élite?
C’est le deuxième passage à l’Usine C de Martens, formé à l’Académie de danse de Tilburg et à l’Artesis Conservatory for Dance d’Anvers.
The dog days are over, à l’Usine C les 15, 16 et 17 octobre.
Crédit photo : Piet Goethals