L’âme slave nous séduit encore et toujours!
Par : Sylvie Tardif
Dimanche dernier, le 26 janvier, l’Orchestre métropolitain présentait son spectacle Poupées russes à la Maison symphonique de la Place des Arts. Entre l’esprit romantique de la première partie et le cri de la révolte de la deuxième partie, l’âme slave sait nous séduire. Avant le concert, la directrice générale, Fabienne Voisin, nous a annoncé l’annulation de deux concerts à venir faute de soutien financier. Amoureuse de son orchestre et de ses musiciens, elle nous a invités à les soutenir et à leur être fidèle.
En première partie, nous avons eu la chance d’entendre le brillant Brian Cheng dans une interprétation toute en douceur du Chant du menestrel de Glazounov, sous la direction d’Armand Birk. Le violoncelle animé par le jeune soliste nous offre du bonheur. Le musicien ne fait qu’un avec son instrument, mais il est également à l’écoute de son orchestre. Il se tend vers les premiers violons, il jette un œil vers le chef, il module son corps au mouvement de la musique. Ils ne font qu’un. Cette symbiose est magnifique.
Brian Cheng nous a également offert un rappel en interprétant la Marche pour enfants de Prokofiev. Nous étions suspendus à son archet. Le violoncelliste avait auparavant joué Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski avec virtuosité pour notre plus grand bonheur. Le jeune musicien est très attachant et il s’est adressé à nous en français en admettant son affection pour la métropole.
En deuxième partie, l’Orchestre métropolitain dirigé par Louis Langrée a interprété la Symphonie no. II « 1905 » de Chostakovitch. Le compositeur y raconte la révolution populaire de 1905 réprimée dans le sang. Maestro Langrée nous a mis en contexte de l’œuvre écrite en 1957 pour commémorer le Dimanche rouge, explication qui a ravi même les mélomanes avertis. Il convient de noter la présence de quatre harpes lors de ce concert et de la vigueur métronomique des percussions qui a été applaudie avec chaleur par un public comblé. Les Poupées russes imbriquées les unes dans les autres ont su nous séduire par les tours et détours de leur âme slave mise au jour par la magie des musiciens de l’Orchestre métropolitain.
Nos orchestres, notre culture, méritent qu’on s’y attarde, qu’on les soutienne, qu’on les chérisse. Pour acheter des billets pour les concerts de l’Orchestre métropolitain ou pour faire un don, n’hésitez pas à visiter le site web de l’orchestre.
Crédit photo : Kader Bouderbal / Mattv