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L’inoubliable Concerto pour violon de Bruch

Une soirée de modernité et de romantisme

Dalia Stasevska à la Maison Symphonique
Crédit photo : Antoine Saito

Par Lucia Cassagnet

Cette semaine à la Maison Symphonique de la Place des arts, l’Orchestre Symphonique de Montréal (OSM) recevait la cheffe d’orchestre Dalia Stasevka dans le spectacle L’Inoubliable concerto pour violon de Bruch, présenté par la Fondation J. A. DeSève et Power Corporation du Canada.

Pour donner vie aux sons de Bruch, le jeune violoniste Randall Goosby accompagnait l’orchestre.

À la porte de l’Islande

La soirée à l’OSM a débuté avec une pièce de la compositrice islandaise Anna Thorvaldsdottir. Reconnue pour ses œuvres inspirées par les paysages et la nature, c’est sa derrière création, ARCHORA, qui était présentée.

Dès les premières notes de l’œuvre, ARCHORA nous offre une impression immédiate de nature. Des vents forts, tels on les entend lorsqu’une tempête se rapproche mais qu’elle n’est pas encore arrivée, sont parfaitement exécutés par les violons. Sans ambigüité, le mauvais temps se rapproche et s’installe sur les têtes de l’audience. Nous sommes à la merci du nuage gris d’où sortent des harmonies, des symphonies et des sonorités intenses, comme des coups de tonnerre.

La barrière entre instrument musical et nature se brise dans cette œuvre lorsqu’on regarde avec ses oreilles et qu’on se laisse transporter dans le centre de la tempête créée par Thorbaldsdottir.

Cette première représentation par l’OSM de la compositrice ne sera sûrement pas la dernière.

Anna Thorvaldsdottir en Islande
Crédit photo : site officiel

Pour l’amour du romantisme

Le reste de la soirée a fait un retour en arrière dans l’histoire de la musique classique. Entre Max Bruch et Antonín Dvořák, la musique romantique prend le devant de l’orchestre, guidée par les mains savantes de Dalia Stasevka. 

Max Bruch est reconnu pour avoir été un des compositeurs les plus prolifiques de son époque romantique, bien qu’en fait, le public général ne connaisse de lui que son premier concerto pour violon.

Bruch, qui n’était pas un violoniste de formation, a tout de même réussi à cadrer les émotions les plus pures entre les cordes de l’instrument. Divisée en trois mouvements, cette œuvre nous fait vivre un amour qui se balance entre la joie et la tristesse, avec une fin remplie d’espoir.

Antonín Dvořák, un compositeur tchèque du 19e siècle, a fermé la soirée avec sa Symphonie no 8 en sol majeur. Composée vers la fin de la période romantique (1889-1890), cette dernière n’échappe toutefois pas au genre.

Les instruments s’harmonisent pour donner vie à une atmosphère légère qui rappelle les plus beaux jours de printemps.

L’Amérique guidée par l’Ukraine

Le programme de la soirée était chargé, certes, mais ce n’était pas un défi pour l’épatante cheffe d’orchestre ukrainienne Dalia Stasevka. Elle a su guider avec confiance et sérénité les musiciens de l’OSM à travers la tempête islandaise et les amours malheureuses de Bruch et de Dvořák.

Le respect qu’elle inspire est si important qu’après la première œuvre, les musiciens ont attendu de longues secondes de silence avant de baisser leurs archets et le public avant d’applaudir. 

Randall Goosby avec son violon
Crédit photo : photo officielle

L’étoile musicale était le violoniste américain Randall Goosby, à peine âgé de 28 ans. Son exécution était parfaite. Par moments, il semblait autant impressionné que l’audience par les merveilleuses sonorités que produisait l’OSM. Sa présence aux côtés de Stasevka était naturelle et bien méritée.

Les deux étoiles de la soirée étaient liés par leur amour envers la musique classique, un amour visible même depuis les sièges les plus reculés de la Maison Symphonique.

Pour consulter le reste de la programmation 2024-2025 de l’OSM, c’est ici.

Crédit photo de couverture : Antoine Saito

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