Sommes-nous trop exigeants?
©Naughty Dog
Par : Martial Genest
Cette semaine, ma chronique a une saveur plutôt éditoriale, car je me pose la question sur le pouvoir que les joueurs ont sur le futur d’un jeu, d’un studio ou même un concepteur. Dernièrement, l’annonce que la sortie de certains jeux était remise à plus tard pour des raisons d’insatisfactions des développeurs avec le produit a pour effet de me questionner sur ce sujet.
De plus en plus les joueurs exigent des mondes ouverts et des jeux de moins en moins linéaires et suite au fiasco de No Mans Sky, il n’y a aucun studio qui veut se placer dans la même situation. Il y a eu plusieurs compagnies qui furent pointées du doigt pour faire des demandes inhumaines des développeurs et de les faire travailler des semaines de 70 heures soutenues pour assurer de respecter la date de livraison prévue. C’est certainement pour éviter de se mettre dans une situation de ce genre qu’ Ubisoft Toronto a annoncé le délai de lancement pour Watch Dogs: Legion, et par la suite le studio d’Ubisoft Québec en a fait de même pour Gods and Monsters. Hardsuit Labs de leur côté ont annoncé le retard de lancement pour Vampire: The Mascarade – Bloodlines 2. Même l’un des jeux le pus attendu du studio Naughty Dog, The Last of Us part II a vu sa date de sortie reportée de février 2020 à mai 2020.
©Hardsuit Labs
J’en conviens qu’avec le coût moyen de $80.00 dollars pour un jeu d’un studio AAA, que nos attentes soient élevées, mais je me demande du même coup si nous ne sommes pas un peu blasés ou tout simplement superficiels, ce que je veux dire c’est que lorsqu’un jeu est bon ou très bon on ne passe pas plein de temps sur les réseaux sociaux à en parler, on le joue et une fois terminer on en demande un autre. De l’autre côté du spectrum, si un jeu ne répond pas à nos attentes, on se lance tête baissée sur les Twitter, Facebook et autres pour dire plein de commentaires négatifs même dans certains cas, de demander la démission du patron ou du concepteur.
©Ubisoft Québec
Prochainement il y aura le lancement de Death Stranding du concepteur Hideo Kojima, ce même qui avait fait la série de jeux Silent Hill. En développement depuis 2015, le jeu est attendu avec impatience, mais côté commentaires, Kojima fut l’une des cibles les plus populaires. Faut dire qu’il n’a pas toujours aidé sa cause avec ses actions, celles-ci ne faisaient que semer l’ire des joueurs. Même les quelques vidéos d’annonces n’ont servi qu’à semer le doute sur le type de jeu ou même de l’univers dans lequel il se situait, il va sans dire que si on se base sur Silent Hill, tout est possible avec l’imagination de Kojima. Donc après près de cinq longues années d’attente, le jeu saura-t-il répondre aux attentes des joueurs ou sera-t-il le chant du cygne pour Hideo Kojima? Inévitablement son sort est entre les mains des joueurs consommateurs.
Image à la première ©Ubisoft Toronto