Un univers poétique à découvrir encore et encore
Par : Sylvie Tardif
Mercredi dernier, à la Maison symphonique de la Place des Arts, Patrick Watson nous invitait à le suivre dans son univers musical avec la collaboration de l’Orchestre FILMharmonique sous la direction de Francis Choinière.
Le ton est donné d’entrée de jeu lorsque l’auteur compositeur interprète entre en scène pour se rendre au lutrin du chef d’orchestre afin de s’amuser avec les musiciens qui accordent leurs instruments. Patrick Watson est ludique et il compte bien profiter de la soirée pour jouer sa musique, bien entendu, mais pour jouer avec nous et avec l’orchestre. Reconnaissant de la présence du public montréalais, il nous livre avec authenticité la moindre de ses pensées qu’elles soient drôles ou émouvantes. Patrick Watson est libre comme l’enfant qui joue. Inconsciemment, il nous convie à le suivre à travers les méandres de son imaginaire.
Tout doucement, le piano et l’orchestre s’animent et un chœur d’une soixantaine de voix se joint à celles de Patrick Watson et de sa choriste. La voix du chanteur est reconnaissable entre toute, elle est magnifique, chaude, enveloppante et la puissance de l’orchestre ne fait que la magnifier.
Patrick Watson nous laissera d’ailleurs savourer l’orchestre interprétant Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy. Le chanteur nous informe que Debussy fait partie de ses influences tout comme le conte pour enfant Where the wild things are de Maurice Sendak. Nous comprenons alors la sensibilité de Patrick Watson, sa poésie. Son espace de liberté est à son comble alors que des ballons gonflables sont utilisés pour émettre des sons dignes des trames musicales des dessins animés de Bugs Bunny.
Parmi les pièces interprétées, nous avons le plaisir de retrouver Big Bird in a Small Cage pendant laquelle Patrick Watson s’amuse à faire reproduire les sifflements et les gazouillis d’un oiseau par les flûtistes de l’orchestre. L’enfant s’amuse et nous aussi. L’auteur compositeur interprète nous taquine en disant qu’il se serait attendu à ce que le public participe en poussant quelques croassements de corneille.
Il y aura quelques moments d’une grande tendresse alors que le chanteur interprète une chanson pour son fils, ayant pour seul accompagnement sa choriste et son guitariste. Patrick Watson nous fait voyager dans tout l’espace de son univers intérieur et nous en sommes ravis et émus.
Il convient de noter le travail exceptionnel du chef d’orchestre, Francis Choinière, très attentif au chanteur et à son groupe. Les jeux de lumière ont également participé à une mise en scène qui ressemblait davantage à l’atmosphères mystérieux des cabarets qu’au formalisme des grands ensembles.
Ce spectacle à voir et à entendre est à la Maison symphonique jusqu’au 30 novembre.
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