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Social Tango Project à la Place des arts 

Un voyage dans l’imaginaire argentin

trois couples de tango sur la scène

Crédit photo : Paola Evelina

Par : Lucia Cassagnet 

Le Social Tango Project, présenté par la Place des arts dans le cadre de la Série Arts et monde, est un spectacle époustouflant, qui offre une fenêtre ouverte sur une autre époque à Buenos Aires. Le tout, sous la direction de la chorégraphe Augustina Videla, est une expérience visuelle et sonore comme nulle autre.

Sur scène, dix danseurs, quatre musiciens et un chanteur nous transportent durant près d’une heure et demie dans les rues en vieille brique de la capitale de l’Argentine.

Les deux étoiles de la soirée sont le tango et la milonga, deux styles de danse dont l’origine est encore un peu mystérieuse. En effet, certains pensent qu’une part de l’héritage multiethnique du tango provient de la communauté Noire d’Amérique latine issue de l’esclavage. Des racines éthymologiques rapprochent parfois des concepts qui se retrouvent à la fin liés au tango. Il y a aussi l’importante immigration européenne qui a submergé la capitale à la fin du XIXe siècle, qui ramenait la polka, la mazurka et la valse, entre autres. Toutes des danses en couple, où par moments, les déplacements silencieux sur une scène rappellent le tango.

Bref, ce n’est pas si facile de dire d’où provient cette danse qui est aujourd’hui si emblématique, mais Michel Plisson le résume ainsi : « On dit que le tango est joué par des italiens qui jouent des airs espagnols, basés sur des rythmes de musique afro-américaine, avec un instrument allemand. »

La fameux instrument, qui est aujourd’hui un incontournable du style, est le bandonéon.

Une soirée de pur plaisir

groupe de danseurs de tango sur la scène
Crédit photo : Paola Evelina

La soirée a débuté avec une projection des rues typiques de Buenos Aires où on voyait les quatre  musiciens derrière le rideau, un peu en fond. En noir et blanc, un mélage de photos et de courts extraits de la vie quotidienne de la ville nous amène dans l’atmosphère.

L’histoire en tant que tel comme fil narrateur est assez simple, il y a un personnage qui ne sait pas danser le tango et la milonga, qui croise un groupe de gens qui dansent. Elle prend des cours et finit par danser avec eux. Très simple, mais aussi, très efficace pour se fondre en arrière plan et laisser la place à la véritable beauté du spectacle : la danse.

Il va sans dire que l’exécution des danseurs durant tout le long du spectacle était particulièrement impressionnante. Pour une danse qui se veut si intime, toute la salle du Théâtre Maisonneuve était absorbé par les pieds des danseurs qui faisaient de la magie sur le sol. Entre glissement langoureux, saut en l’air, enjambée surpassant l’hauteur de leur tête, et plus encore, ces athlètes ont vraiment conquis l’art du tango et de la milonga.

Vers la fin du spectacle, la danse prend une courte pause pour laisser place à un petit documentaire de quelques minutes où trois personnes de l’âge d’or nous racontent comment le tango a changé leurs vies. À travers ces trois danseurs inconnus, l’audience finit par comprendre ce que les cerveaux derrière ce spectacle essayent de nous communiquer : que le tango est plus qu’une danse, c’est une façon de se connecter avec l’autre, c’est une façon d’approcher la vie.

Une belle surprise attend les spectateurs qui tombent en amour avec la danse : des cours sont offerts par les membres du spectacle tout de suite après! Oui, oui. Ceux qui désirent se joindre à une session de milonga sont plus que bienvenus. Peut-être que ce n’est pas seulement le personnage de l’histoire qui finit par apprendre à danser lors de la soirée…

Crédit photo de couverture : Paola Evelina

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