Fait par des robots, pour des robots
© Paramount Pictures
Par : Normand Pineault
Il est dur de réinventer la roue et d’essayer de continuer à vivre de la popularité du chef-d’œuvre qu’avait été Terminator 2. La franchise s’est pourtant essayée à trois reprises ces dernières années de faire une suite décente à ce classique de science-fiction avec Terminator 3, Terminator : Salvation, et Terminator : Genysis, mais sans jamais réussir à retrouver la flamme. Il y a avait donc un espoir de voir le nouvel opus reprendre enfin le flambeau en apprenant que le réalisateur original, James Cameron, reprenait le rôle de producteur, tandis que Tim Miller (Deadpool), allait être à son tour à la barre de la réalisation. Il est donc difficile d’accepter , et ce, malgré le fait qu’il se veut être une suite directe du 2e film, que Terminator : Dark Fate tombe, lui aussi, encore une fois, dans le moule des inconsistantes et typiques suites sans contenu d’Hollywood.
22 ans se sont écoulés depuis que Sarah et John Connor ont empêché les plans du cyberorganisme Skynet, en changeant le cours du futur à jamais. Pourtant, un nouvel assassin robotique, imitant cette fois-ci simultanément les capacités du T-800 et du T-1000, surgit quand même un jour pour s’en prendre à une jeune adolescente mexicaine du nom de Dani Ramos (Natalia Reyes). Une humaine « augmentée » par la technologie robotique arrive toutefois, elle aussi, pour protéger Dani, qu’elle croit être l’une des survivantes importantes du nouveau futur. Elle réussira également à avoir l’aide d’une Sarah Connor toujours en fuite des autorités, et d’un ancien ennemi beaucoup trop connu de cette dernière.
Le film débute sur des séquences du 2e film, et ces quelques secondes sont assez pour nous rappeler avec plaisir la tension présente dans celui-ci. Mais voilà que dans les toutes premières minutes de Dark Fate, un horrible événement relaye aussitôt aux oubliettes les événements des deux premiers films pour ensuite repartir sur sa propre formule copiée, c’est-à-dire une histoire bourrée de clins d’œil aux messages politiques du jour comme l’immigration, l’égalité et l’ignorance humaine face à la technologie. Les scènes d’action sont tout de même musclées et divertissantes, mais presque entièrement faites à l’ordinateur et dépourvues d’impact émotionnel, puisque l’attachement aux personnages est pour la majorité du temps manquant.
Linda Hamilton, de retour dans la peau de Sarah Connor, est convaincante malgré le peu de scénario qu’on lui a attribué, comparativement à Arnold Schwarzenegger qui, reprenant pour notre plaisir son rôle de T-800, donne par contre une tournure ridicule à l’assassin sans pitié qu’est le Terminator. Mackenzie Davis est intéressante dans le rôle de Grace, l’humaine modifiée, mais sans plus, tandis que nous pouvons passer outre les performances de Natalia Reyes en Dani, et celle de Gabriel Luna, qui joue de son côté la nouvelle menace appelée Rev-9. Ce dernier est si peu convaincant dans le rôle du robot-tueur que l’action tombe souvent à plat, comparativement à l’interminable tension qu’avait réussi à créer Robert Patrick dans Terminator 2.
Ceux qui veulent donc voir un divertissement « popcorn » sans se casser la tête, et pour leur simple plaisir, apprécieront ce film pour ce qu’il est : une sorte de Transformers avec le nom de Terminator dessus. Ceux qui par contre s’attendaient à avoir enfin une suite digne des premiers opus abandonneront peut-être l’idée d’un avenir meilleur pour la franchise.
Terminator : Dark Fate, en salle partout au Québec dès le vendredi 1er novembre 2019.
Texte révisé par : Johanne Mathieu