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De 1875 à 2022 : Carmen en réalité virtuelle

Un défi relevé haut la main

Crédit photo : Gabriel Talbot

Par Lucia Cassagnet

Dans la soirée du jeudi 20 octobre, l’équipe de la compagnie des Grands Ballets a présenté la pièce Carmen de Bizet aux lumières DEL et aux lunettes de réalité virtuelle avec un grand succès.

La salle de spectacle emblématique de la Place des arts de Montréal a accueilli la première de la légendaire pièce d’opéra, avec une tournure moderne.

Le programme de la soirée incluait les pièces Les Vagues, Jeunehomme (pas de deux), Carmen et Le sacre du printemps.

Le programme mixte d’Étienne Béchard, Kiara Flaving et Uwe Scholz a su donner vie à la pièce avec les danseurs étoile des Grands Ballets.

Les sièges rouges de la Salle Wilfrid-Pelletier étaient remplis par une foule enthousiaste, prête à se laisser porter par les musiques de l’Orchestre des Grands Ballets, dirigée par Dina Gilbert.

La présentation moderne, bien qu’elle crée visuellement une rupture totale avec la manière traditionnelle de présenter la pièce, a finalement conservé l’essence de l’intrigue.

Crédit photo : Gabriel Talbot

La modernité dans la main

Grâce à un ensemble complexe de lumières DEL suspendues qui changeaient de couleur et se déplaçaient pour créer des espaces visuels séparés sur la scène, Carmen a pris une nouvelle vie.

Un couple composé de deux danseurs vêtus d’uniformes de l’armée (Raphaël Bouchard, Emma Garau Cima) a enfilé des lunettes de réalité virtuelle et est entré dans l’existence parallèle de Carmen, une gitane espagnole, et de Don José, un soldat qui tombe éperdument amoureux d’elle. Dans ce monde, le danseur devient Carmen, une jeune femme.

Lorsqu’elle (Vanessa G. R. Montoya) est apparue sur la scène enfermée dans sa cabine à DEL, elle portait une perruque rouge vif, assortie à un chandail de la même couleur trop grand et à des chaussettes noires montant jusqu’aux genoux. Les notes familières ont commencé à s’élever de l’orchestre, et Habanero a résonné dans la salle, tandis que la danseuse alternait entre des mouvements sensuels et des coupes robotiques.

Crédit photo : Gabriel Talbot

Quelques instants plus tard, Don José (André Santos) est apparu avec une chemise faite du même tissu que la tenue de Carmen, montrant qu’ils étaient liés. Un blazer court de couleur dorée, complétait la tenue de toréador.

Lorsque la protagoniste revient, alors qu’elle se mêle à la « foule », elle est déshabillée et ressort avec une combinaison noire moulante et scintillante, sans perruque. Elle incarne le statut emblématique de « femme fatale » de Carmen, qui finit par causer sa mort, tant dans la pièce originale que dans cette version moderne.

Le reste des danseurs portait des costumes de couleur néon, des perruques assorties et des accessoires qui créaient une scène de fête, une atmosphère de rave.

Les danseurs ont même recréé un mouvement de danse connu du jeu vidéo Fortnite, au plus grand plaisir des spectateurs.

Crédit photo : Gabriel Talbot

La renaissance d’une pièce vieille de près de 150 ans est un défi difficile à relever. Le chorégraphe Étienne Béchard a su dépasser les attentes, comme en témoignait l’ovation de plusieurs minutes qu’il a reçue à la fin.

L’œuvre est présentée jusqu’au 23 octobre.

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Crédit photo : Gabriel Talbot