Le temps s’envole!

Par : Sylvie Tardif
Paperplane est un moment théâtral, musical et circassien du Théâtre Advienne que Pourra, mis en scène par Frédéric Bélanger, et présenté à la TOHU! jusqu’au 21 avril prochain.
Les codes traditionnels du cirque se retrouvent dans ce spectacle qui comporte des acrobaties, des numéros d’adresse et même une grosse bête qui rampe vers la salle, imitation d’une comédienne. Cependant, la force de cette présentation réside dans sa poésie et sa musique. La première scène commence par un lecteur qui nous informe d’un départ prématuré. On comprend qu’il s’agit d’un deuil important pour ce personnage et ses amis qui l’accompagnent en scène.
Cette perte fait prendre conscience que le temps passe et ne reviendra plus. Il est donc impératif de célébrer la vie. Les artistes en scène nous offrent des moments poétiques empreints de douceur, mais également des occasions de sourire parce qu’ils sont ludiques comme des enfants. Ils se jouent des tours, ils jouent de la musique, ils jouent de façon explicite lors d’une partie de baseball, ils jouent avec l’imaginaire en se drapant de chemises à s’en faire des écharpes, à les lancer dans les airs comme on jongle avec des balles.

Paperplane, c’est ce pliage de papier qui défit la gravité, qui donne un peu de légèreté à l’absurdité de l’existence. Les voiles, toutes petites ou gigantesques, symbolisant le papier blanc de l’avion de papier, seront utilisées dans tous les numéros. Les artistes multidisciplinaires de Paperplane sont à la fois musiciens, danseurs, comédiens tout en ayant des habilités pour nous ébahir par leur force et leur agilité.
La musicienne Sarah Leblanc-Gosselin est commentatrice d’une partie de baseball. Elle assure également le chant et le piano. Son interprétation de Dis, quand reviendras-tu? de Barbara est superbe. Elle interprète entre autres la chanson Komoko. Cette composition est l’œuvre du Groupe Gustafson, formé par Adrien Bletton et Jean-Philippe Perras, les concepteurs sonores et compositeurs du spectacle. Komoko est une jolie façon de parler d’amour : « Le temps passe et tourne en rond. Tout me paraît si long sans toi, mais les oiseaux chantent ton air préféré. Tu sais celui qui te fait chavirer. Tu sais que les jours passent, le mauvais temps efface tout. Mais lorsque l’on s’embrasse, que l’on s’entrelace, tout redevient nous, redevient nous. »

Myriam Deraiche et Samuel Charlton, dans des acrobaties main à main, nous ont fait une petite frayeur; mais la douceur de l’un envers l’autre qui en a découlé participe de ce moment de poésie et de liens forts qu’il faut tisser pour passer à travers la vie, même si la perte en est d’autant plus douloureuse au moment d’un deuil. Il convient de noter l’excellence de tous les artistes en scène : Bobby Cookson (roue Cyr), Evelyne Laforest (danse, hula hoop, équilibre), Marceau Bidal (sangles aériennes), Alexandra Royer (cerceau) et Hippolyte (narrateur, équilibre sur pôle).
Pour connaître les prochaines productions du Théâtre Advienne que Pourra, n’hésitez pas à visiter le site Web de la troupe. Pour faire un don ou pour connaître la programmation de la TOHU! et acheter des billets, je vous encourage à visiter leur site Web.
Crédit photo : Gabriel Talbot