Rencontre avec Jon Matte

The Franklin Electric et son public ont vécu une véritable communion, samedi au MTelus. Une communion d’intentions et d’émotions, avec chaleur humaine. Une soirée empreinte de bienveillance, après ma rencontre avec Jon Matte, auteur-compositeur-interprète, un peu plus tôt en après-midi.
Après quatre tournées en Europe et au Royaume-Uni dans la dernière année, The Franklin Electric revenait à Montréal. Ce retour est émouvant pour l’artiste. « C’est très spécial, l’histoire ici. C’est la ville où tout a commencé. Ça fait dix ans. Pour une raison ou une autre, il y a une magie, une relation avec le public d’ici. C’est ici qu’on m’a donné la chance de développer, jusqu’à avoir d’autres opportunités. »

Chansons et compositions
L’artiste qui compte deux chansons francophones dans son répertoire, accorde une importance particulière à sa façon d’écrire. En français, tout comme en anglais, il veut le faire de la bonne manière. « En français, ce n’est pas facile pour moi. Ce n’est pas chaque jour que j’écris en français. Mais c’est le fun pour moi, parce que c’est nouveau, puis c’est une autre langue. D’écrire des émotions. Rendre justice aux langues, pour que l’émotion sorte, ce n’était pas facile. Mais c’était quelque chose que je voulais faire. Et je voulais bien le faire. J’espère que je l’ai bien fait. »
Pour la chanson Tu reviendras, Jon avait l’idée, le refrain et les paroles. Des amis l’ont aidé avec la grammaire et la prononciation des mots. D’ailleurs, chaque chanson qu’il écrit est née dans une langue et ne sera pas reprise dans l’autre. La langue dans laquelle elle est écrite fait partie de son identité, elle se doit d’être ressentie telle qu’elle est, avec les mots qui la composent.

Ses chansons abordent des thèmes variés, tels que l’introspection, la guérison, l’authenticité, et aussi, la santé mentale, qu’il aborde en toute transparence et connaissance de cause. Son frère, vivant avec la schizophrénie depuis de nombreuses années, était le moteur de l’album Oh Brother, sorti en 2023. Jon est donc très sensible à l’importance d’une saine santé mentale. « Je fais de la méditation et de l’activité physique.
Je m’entraîne, je vais au gym. J’ai aussi la musique. », me dit-il, celle qui a sauvé sa vie. À plusieurs reprises, il aurait pu sombrer. Heureusement, la musique fut salvatrice. Il a également découvert l’Ho’oponopono, une technique d’origine Hawaïenne, centrée sur la guérison, le pardon de soi, visant la paix intérieure.

Connexion à l’unisson
La connexion humaine avec le public est primordiale pour lui et elle s’établit grâce à sa musique, sa transparence et son authenticité, à la base de ce lien qu’il entretient avec les gens. Cette proximité qu’il a avec eux était palpable tout au long du spectacle au MTelus. Par leurs chants, leurs cris, leurs mains qui tapent, leurs pieds qui frappent le sol, la foule participait avec entrain et émotion. La musique de The Franklin Electric fait du bien à l’âme.
Plusieurs y trouvent un refuge, un moment d’apaisement à travers les épreuves de la vie. L’artiste constate que beaucoup de gens souffrent, et pour lui, il est important de s’ouvrir, de parler et de ne pas se sentir honteux, particulièrement en tant qu’homme. Un message d’une grande importance qu’il a aussi partagé une fois sur scène, avant l’interprétation de la chanson Make No Mistakes.

Changements et philosophie
Afin d’être fidèle à lui-même, il est désormais un artiste complètement indépendant. Il a changé la philosophie derrière sa carrière, changement effrayant, mais ô combien gratifiant sur le plan personnel. Il se plaît à travailler au sein d’une plus petite équipe.
Spirituellement, il est en continuel changement. Il essaie d’accepter les nouvelles choses qu’il apprend sur lui. Comme il le dit, à un certain point dans la vie, on réalise qu’on ne peut pas se sauver de nos choix, donc faisons les bons. Pour lui, ce ne sont pas ceux qui mènent vers la richesse, ce sont ceux qui sont en cohérence avec nos valeurs, avec notre intérieur.

Sur l’album Victory Songs, sorti récemment, il se moque justement du concept victoire-perte. Pour lui, récompenser un enfant lorsqu’il fait quelque chose de bien et le réprimander en cas contraire est de la bullshit. Pour lui, la seule victoire est une sorte de cheminement d’authenticité. Une route difficile à maintenir, sans une bonne confiance en soi. Bien qu’il ait déjà dévié de cette trajectoire, son instinct le ramène sur la voie de sa vérité.

Jon Matte et ses musiciens poursuivent leur route dans différentes villes du Québec. Réservez vos billets pour passer une soirée mémorable en compagnie de The Franklin Electric. En attendant de les voir près de chez vous, procurez-vous Victory Songs.


