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Grand Corps Malade à Montréal

Une voix qui enveloppe, des mots qui bouleversent

Crédit photo : Susan Moss

Par : Sylvie Tardif

Nous étions au MTELUS hier soir, 17 janvier, pour entendre Grand Corps Malade précédé de Billie du Page. Cette première partie d’une jeune artiste de tout juste vingt ans était pleine de fraîcheur. Candide, sincère, enthousiaste, Billie du Page nous fait penser à Cœur de Pirate tout en ayant une musicalité bien à elle. Cette jeune montréalaise aborde des thématiques personnelles et nous livre sans détour des difficultés rencontrées à l’adolescence inspirant la chanson Fakes Friends.

Puis, le noir se fait, les spots nous éblouissent quelques secondes et s’éteignent pour nous permettre de voir que Grand Corps Malade et ses musiciens sont en scène. Le spectacle commence par la pièce J’ai vu de la lumière dont le refrain « J’ai vu de la lumière alors je suis entré » invite à saisir les opportunités, à faire confiance. C’est le délire. Il est là, grand, légèrement appuyé sur sa canne, souriant, fort. GCM nous informe qu’il est installé temporairement au Québec et qu’il est entouré d’une équipe locale. Les trois musiciens qui l’accompagnent sur scène sont québécois : Sarah Dion à la batterie, Maxime Boivin à la guitare et la basse, et Gabriel Thibault aux claviers.

Crédit photo : Susan Moss

Grand Corps Malade nous présente des pièces de son album Reflets. Nous sommes le reflet les uns des autres, on se ressemble, nous dit-il. De sa voix grave et chaleureuse, il a le don de nous émouvoir avec des mots qu’ils soient durs ou tendres. Le slameur nous parle d’amour dans la douceur avec une chanson comme Je serai là : « Peu importe les chemins, les distances et les impasses (…) Je serai là » ou dans la douleur avec une chanson comme Roméo kiffe Juliette, toujours d’actualité quand on pense à ce qui se passe à Gaza alors qu’elle a été écrite en 2010.

Crédit photo : Susan Moss

GMC nous offre également des pièces de ses albums précédents dont À Montréal dans laquelle il nous dit « Comme j’suis quelqu’un de pas compliqué, j’écris des textes sur c’que j’vois » Il écrit merveilleusement bien. Ses mots nous portent. Bien que Grand Corps Malade soit peu mobile en scène, nous ressentons son énergie par ses formules puissantes qui nous bouleversent. Il nous offre Mesdames dans laquelle le slameur rend hommage à la beauté et à la force des femmes : « Et si j’apprécie des deux yeux quand tu balances ton corps, j’applaudis aussi quand tu balances ton porc »

Crédit photo : Susan Moss

Nous avons pleuré, nous avons ri, nous nous sommes révoltés avec lui par la chanson 2083 qui porte sur les dérèglements climatiques. Ses mots touchent le cœur, frappent l’imaginaire. Grand Corps Malade nous a également offert Mais je t’aime en duo avec Marie-Mai et C’est moi qu’écris mes textes en duo avec son fils dont le nom d’artiste est MCO. GMC a également interprété À chacun sa bohème. Enfin, l’artiste a nous invité à aller au cinéma puisqu’il est l’un des réalisateurs de Monsieur Aznavour toujours en salle au moment d’écrire ces lignes.

Crédit photo : Susan Moss

Grand Corps Malade est en tournée avec ce spectacle riche en mots et en émotions. Pour vous procurer des billets et suivre la carrière de cet artiste d’exception, n’hésitez pas à visiter son site web. GMC sera à Ottawa le 13 mars, à Laval le 14, à Sherbrooke le 15 et à Québec le 22. Courez-y!