La musique pour honorer la mémoire et inviter à la paix
Par : Sylvie Tardif
Dans la série des Grands concerts présentés à la Place des Arts, nous avons eu la chance, le 10 novembre dernier, d’entendre les Violons de l’Espoir au Théâtre Maisonneuve. Dès son arrivée au pupitre, Maestro Alexandre Da Costa de l’Orchestre philharmonique du Québec a donné le ton au concert en nous rappelant que le jour du Souvenir qui aurait lieu le lendemain commémorait certes des évènements tragiques, mais lançait tout à la fois un message d’espoir, de paix et de résilience.
Chef Da Costa nous a ensuite présenté les huit Violons de l’Espoir, ces instruments rescapés de la Shoah qui ont été restaurés par les luthiers israéliens feu Anmon Weinstein et son fils Avshalom. Grâce à ce travail de restauration, les instruments laissés dans un piètre état ont repris vie tout en portant à jamais les marques de leur passé. Sept musiciens de la section des premiers et des seconds violons, de même que M. Da Costa, se sont exécutés sur un instrument de la collection de la famille Weinstein. La soprano Sharon Azrieli nous a offert, quant à elle, des chansons traditionnelles séfarades chantées en ladino, cette langue judéo-espagnole.
Maestro Da Costa a dirigé son orchestre avec beaucoup d’intensité et de joie malgré la solennité des pièces. Pendant les trois morceaux composés par John Williams, extraits du film La liste de Schindler, Alexandre Da Costa était à la fois violoniste soliste et chef d’orchestre. Entre les pièces, il changeait de violon de l’espoir dans le plus grand silence de la salle. Il nous avait invités à ce silence, ce recueillement, à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Huit faisceaux lumineux en forme de douce flamme étaient projetés sur le rideau derrière l’orchestre, logo de l’orchestre certes, et rappel des huit violons présents symbolisant les bougies d’une menorah.
Avant la pièce Finlandia, op. 26 de Sibelius, Maestro Da Costa nous a lu la description que lui en avait faite son fils alors qu’il avait cinq ans : « Cette chanson raconte l’histoire d’un loup qui sort de la forêt pendant l’hiver. » Les transitions d’Alexandre Da Costa étaient toujours intéressantes. Il convient également de souligner l’excellence du travail des choristes et la vigueur des percussionnistes.
Pour en savoir plus sur les prochains concerts de l’Orchestre philharmonique du Québec, veuillez consulter le site web de l’orchestre.