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Belmont, une ode à Diane Dufresne

Une déclaration d’amour à Diane Dufresne

Crédit photos : Olivier Garneau / Mattv

Par : Sylvie Tardif

Le 20 janvier dernier, le Théâtre de l’Oeil Ouvert présentait Belmont, une pièce de théâtre musical, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. La mise en scène signée Jade Bruneau optait pour l’exubérance des plumes, des froufrous et la douceur du rose, telle une ode à la féminité et au féminisme, à toute la complexité de la femme et de l’artiste qu’est Diane Dufresne. Il s’agit d’une déclaration d’amour à une femme inspirante qui a osé être telle qu’elle est quitte « à se casser la gueule, parce qu’elle aura voulu voler trop haut. »

Inspirée de l’œuvre de Diane Dufresne, de sa personnalité, d’entrevues données, de notes biographiques, les textes ont été écrits par Laurence Régnier. À la création musicale, Audrey Thériault a habilement réalisé un collage d’extraits de pièces tirées de l’œuvre de Diane Dufresne, de compositions originales et d’autres pièces musicales qui soutenaient le propos.

Crédit photo : Olivier Garneau / Mattv

Cinq comédiennes, un comédien et un trio de musiciennes (Lucie Cauchon – cheffe, pianiste et claviériste; Juliette Leclerc – violoncelliste et bassiste; Véronique Boucher – percussionniste) mettent en lumière les multiples facettes de Diane Dufresne, son intensité, sa passion, sa fragilité aussi. La cohésion entre les artistes sur scène est indéniable. Le tricot tissé serré « une maille à l’endroit, une maille à l’envers » de leur performance nous touche le cœur et nous donne des ailes, nous inspire à mettre plus de liberté dans nos vies.

Crédit photo : Olivier Garneau / Mattv

Catherine Sénart (La Diva) est forte. On la croit quand elle chante « Faut qui en aille une qu’il le fasse, pis je donnerai pas ma place. » Catherine Allard (L’Artiste) est intense. On le ressent que « sans le dire à personne, je me suis inventé un monde par en dedans. » Laur Fugère (La Petite Fille) a une voix extraordinaire et elle incarne bien l’enfant qui s’émerveille encore et toujours : « Quand je vois passer des fusées dans le firmament, j’espère qu’un jour je pourrai partir dedans… » Hélène Durocher (L’Amoureuse) est pleine de désir et de sensualité assumée, d’amour et de tendresse. Geneviève Alarie (La Folle) nous offre une performance qui émeut. On a le goût de l’entourer et de la chérir. Pierre-Olivier Grondin (Le Clown) fait le lien, il les met en valeur, elles qui ne forment qu’une.

Crédit photo : Olivier Garneau / Mattv

Au début, j’ai été un peu désorientée. Je cherchais à plonger dans l’univers d’une chanson que j’étais transportée ailleurs. Peu à peu la magie opère. On comprend qu’une femme excentrique ne se donne pas facilement. Il faut accepter de suivre la proposition dans toutes ses facettes, de s’abandonner à cet appel à l’acceptation de soi et de l’autre tel qu’il est même quand il détonne, nous échappe. Tiens-toi ben, j’arrive termine le spectacle, offert par la troupe après l’ovation debout. On devrait tous pouvoir dire au monde : Tiens-toi ben, j’arrive! C’est peut-être ce que Diane Dufresne nous invite à faire tous et chacun, toutes et chacune!

Je vous encourage à vous laisser emporter dans l’univers de Diane Dufresne en allant voir ce spectacle fascinant qu’est Belmont. Pour des billets, visitez le site web de Belmont. « Suis-je trop? » demande l’Amoureuse. « J’aime quand ça déborde » répond Le Clown. Nous aussi, on aime ça quand ça dédorde.

Crédit photos : Olivier Garneau / Mattv