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Leloup, la lune et la guitare

Guitare et tête de mort à la Place des Arts

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©Dominique Bernier/MatTv.ca

Par Marie-Hélène Amyot

Le Roi Ponpon, John the Wolf, Massoud Al Rachid ou Jean Leloup, peu importe comment il se fait appeler, c’est toujours un plaisir de le retrouver. Après avoir couvert le lancement de son album Paradis City en février, son spectacle avec orchestre en octobre, son couronnement à l’ADISQ en novembre, j’entre pour une dernière fois en 2015 dans un univers qui me semble connu. Cette fois-ci, je viens rencontrer Jean Leloup à la Place des Arts, seul derrière sa guitare, devant une tête de mort.

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Quand tu vas voir Leloup, tu dois être prêt à tout. Accéder à son univers, c’est accepter de faire place à l’inattendu et à l’imprévu. Comme quand tu embarques dans un manège. Tu sais ce qui t’attends, mais une fois dedans, c’est différent. Une fois dedans, tu trip ben raide! Dans mon premier article sur Jean Leloup, je terminais ma rédaction sur les ailes d’un Petit papillon. Et bien, c’est avec cette dernière que Jean a débuté son spectacle solo. Guitare à la main, tête de mort en guise de décor, l’univers comme toile de fond, poésie à l’infini. Vêtu d’une cape, coiffé d’un chapeau, prestance et humour amalgamés à une charmante nervosité, j’étais déjà charmée.

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L’artiste a offert plusieurs chansons tirées de son dernier album, mais les «vieilles» comme moi seront ravies de savoir qu’il a interprété des pièces de L’amour est sans pitié comme Barcelone, Nathalie et Décadence par exemple. Les notes de Le dôme, I lost my baby et Johnny Go, ont également retenties dans la salle Wilfrid-Pelletier. Souvenirs de 1998, Jean Leloup a offert Je joue de la guitare, Les fourmis et Voyager. Provenant de l’album La vallée des réputations, les chansons Petite fleur et Balade à Toronto ont aussi été de la partie. En outre, Petite papillon, Willie, Voyageur, Les bateaux, Les flamants roses, Retour à la maison, Feuille au vent et Paradis City du dernier album, ont aussi été interprétées. L’aspect visuel du spectacle est magnifique! Projections et animations diverses, immense photophore en forme de crâne, éclairages servant à merveille le spectacle et l’ambiance pour former un tout cohérent et intéressant.

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Cette deuxième partie de la série des Spectacles à Paradis City a montré un Jean Leloup au sommet de sa forme avec un petit air de «lâcher prise» qui lui donne une assurance qui lui va à ravir. Un pic échappé par-ci, une parole bégayée par-là, petites parcelles de nervosité qui fond de Leloup un être humain à part entière, un être humain qu’on aime au-delà de son art. Que ce soit quand il demande au public s’il devrait changer de guitare ou accorder celle qu’il a entre les mains, ou bien quand il lui demande quelle chanson il désire entendre – cacophonie à prévoir, ce qui lui a fait dire « Je suis fragile, je suis sensible, je suis délicat.» – , on ne peut que constater le désir que l’artiste a de satisfaire les gens et de répondre à leurs attentes.

C’est donc ce samedi dernier que se terminait mon année avec Leloup et c’est de toute beauté que j’ai vu la fin approcher. Selon l’horoscope chinois, 2015 est l’année de la chèvre, mais pour moi et pour plusieurs, 2015 c’est Leloup. Que son succès soit à la hauteur de l’artiste qu’il est. Que son bonheur soit à la hauteur de ce que nous lui souhaitons. Bonne route Leloup, merci pour tout!

Crédit photo: ©Dominique Bernier/MatTv.ca