Les hasards de l’existence
Par : Sylvie Tardif
Dans le cadre des Francos 2025, Louis-Jean Cormier présentait son concert Les Entretoits le 15 juin dernier dans l’intimité de la Cinquième Salle de la Place des Arts. Muni d’une guitare pour tout instrument, sous un éclairage sobre, l’artiste au regard vif et à l’énergie communicative nous aura comblés.
Nous étions loin de la puissance de Karkwa et, pourtant, la présence de Louis-Jean Cormier est forte. Seul en scène, le musicien nous invite à plonger dans son histoire. Son enfance à Sept-Îles dans une famille où la musique est importante. De sa marraine, il reçoit sa première guitare à 8 ans, et la suite est une foule de circonstances improbables qui le mèneront à partager ce spectacle avec des inconnus plongés dans le noir. Son questionnement existentiel nous amuse. Quels hasards font que nous soyons là, vivants, à ce moment-là?
Louis-Jean Cormier a entamé le concert par L’Exil de Martin Léon. Ensuite, nous avons eu droit à Montréal-40 de Malajube. Le ton était donné. Louis-Jean Cormier nous offre, avec Les Entretoits, un tour de chants d’autres auteurs-compositeurs qu’il aime ou qui ont bercé son enfance. Il nous a régalés avec De la chambre au salon de Serge Fiori (Harmonium) ou Tu m’aimes-tu de Richard Desjardins. Entendre du Félix Leclerc, c’est quand même pas rien.
Son interprétation de Dis, quand reviendras-tu de Barbara est énergique, on y sent l’urgence. Et c’est là que la magie opère vraiment. L’interprète qui se réapproprie une chanson, qui y met sa voix, son rythme, en fait une création en soi. C’est tout simplement sublime. Nous avons chanté Le Petit Roi de Jean-Pierre Ferland avec lui et, personnellement, je n’ai pu retenir une larme quand il a interprété la chanson Tue-moi, tirée de l’album éponyme de Dan Bigras sorti en 1982.
Louis-Jean Cormier nous expliquera d’ailleurs que de chanter les chansons des autres ou les siennes, c’est la même chose. Que les chansons tout comme les idées circulent et que l’interprète en devient simplement la courroie de transmission. Il va s’en dire que le musicien qui est devant nous a le talent de nous transporter. Enfin, parmi d’autres beaux moments, il faut mentionner que Je te laisserai des mots de Patrick Watson faisait partie du répertoire de la soirée.
Louis-Jean Cormier est un musicien de talent, un artiste incomparable, un créateur original, une voix unique, un sourire joyeux, un regard vif et un bel assemblage de probabilités qui ont fait que nous étions là dimanche dernier pour l’entendre.
Louis-Jean Cormier offre des spectacles dans de nombreuses salles du Québec à compter du mois d’août. Je vous encourage fortement à aller l’entendre. N’hésitez pas à consulter le site Web officiel de Louis-Jean Cormier pour les dates de ses concerts et celui des Francos 2025 pour toute la programmation.
